Presque toutes les combinaisons possibles des divers combustibles, modérateurs et fluides caloporteurs pour faire des réacteurs de production d'énergie ont été essayées depuis les années 1950. Actuellement, les combinaisons qui ont conduit à de véritables réalisations industrielles se limitent aux suivantes :
- des réacteurs modérés et refroidis par de l'eau "légère", utilisant de l'uranium enrichi à plus de 3% d’U235, avec deux familles : réacteurs à eau sous pression (sigle REP ou PWR) et réacteurs à eau bouillante (sigle REB ou BWR) représentant ensemble près de 86% des puissances en service dans le monde (en Russie, le sigle des REP est VVER);
- des réacteurs modérés et refroidis par de l'eau "lourde" (6% dans le monde), utilisant de l'uranium naturel ;
- des réacteurs modérés par du graphite, utilisant soit de l’uranium naturel, soit, maintenant, de l'uranium enrichi à 2%, la plupart refroidis par un gaz, mais dont quelques spécimens russes (les RBMK, modèle connu depuis l’accident de Tchernobyl) sont refroidis par de l'eau légère (ce qui ne va pas sans quelques problèmes…). Ces anciens modèles sont en voie d'extinction, mais auront probablement des successeurs capables de performances thermiques élevées dont le développement est commencé, mais beaucoup reste à faire. Le Royaume Uni a développé un modèle de transition.
- Il faut également mentionner une filière très originale de réacteurs sans modérateur, appelés "réacteurs rapides", refroidis par un métal liquide, dont la France s'était faite la championne, avec Rapsodie, Phénix... et Superphénix, ce dernier ayant été arrêté pour seule raison politique.
- On peut aussi citer les réacteurs de fusion, au stade expérimental avec notamment le projet ITER, en cours de construction à Cadarache. Mais il ne s’agit plus de fission (séparation d’un atome en plusieurs parties), mais au contraire de fusion (rassemblement d’atomes légers) ; phénomène se produisant sur le soleil.
Les réacteurs en service dans le monde fin 2019 (valeurs en MWe net )
Type de réacteur |
Puissance unitaire (nette) |
Nombre |
1e mise en service |
Puissance totale |
Localisations |
Eau pressurisée |
330 à 1650 |
300 |
1970 |
28 4211 |
Monde |
Eau bouillante |
150 à1288 |
66 |
1970 |
65 604 |
Monde |
Graphite gaz |
485 à 620 |
14 |
1976 |
7 725 |
Royaume Uni |
Eau lourde pressurisée |
90-878 |
48 |
1971 |
23 875 |
Monde |
Eau légère bouillant russe |
11 à 925 |
13 |
1975 |
9 283 |
Russie |
Rapide |
20-820 |
3 |
1981 |
1 400 |
Russie |
|
|
443 |
|
392 098 |
|
(Source : IAEA, Nuclear power reactors in the world - 2020 Edition)
Ils représentent une capacité de 57 441 MWe.
02/2021