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Uarga newsletter du 23/05/2019 : Le monde merveilleux de l'ADEME
 

Le monde merveilleux de l'ADEME.

Depuis quelques années, forte d'un modèle d'évaluation prospectif, « Crystal Super Grid » fourni par Artelys, une PME avec laquelle elle entretien des coopérations suivies, l'Agence de l'Environnement et de la Maîtrise de l'Energie (ADEME) affirmait de façon péremptoire et définitive que le nucléaire de nouvelle génération n'était désormais plus compétitif. Sur des bases économiques l'avenir de l'électricité reposait sur les seules énergies renouvelables (EnR).

Intrigués sans doute, deux chercheurs économistes de renom dans le domaine de l'énergie, François Levêque (Mines Paris Tech) et Dominique Finon (CNRS), tentèrent de valider ce résultat et, partant des mêmes données de base, confièrent de manière indépendante à 4 institutions reconnues (DIW de Berlin, OCDR, MIT et Paris Dauphine) l'élaboration de modèles robustes sur les optimums économiques du futur.

Nous vous invitons à lire les résultats de cette étude sur :
https://theconversation.com/debat-pour-une-juste-estimation-du-cout-du-tout-renouvelable-114723

Il en ressort de façon unanime un résultat diamétralement opposé à celui de l'ADEME : l'optimum économique repose sur un mix où l'apport renouvelable ne dépasse pas 10-15 %. Dans cette situation où le nucléaire reste hégémonique même si son coût venait à monter, les progrès de productivité EnR importent peu tant s'avère déterminant le fait qu'elle ne soit pas pilotée par l'homme mais la météorologie avec ses optima qui correspondent plus volontiers à des moments où les besoins sont moindres : le surcoût des énergies de substitution en périodes de stase ne parvient pas à être couvert par la valeur EnR générée en périodes fastes. En effet dans ces plages, l'offre EnR l'emporte sur la demande de sorte que le prix marché et en conséquence la valorisation de la production EnR s'effondrent. Le phénomène s'aggrave si l'on subventionne les EnR car cette subvention autorise des prix de marché négatifs en période de surproduction et entraine une dévalorisation accrue du système qui ne peut se résoudre que par une augmentation de la facture du consommateur : double peine donc pour le citoyen contribuable et consommateur.

Un tel contre-sens de la part du modèle Artelys n'a été possible que parce qu'il reposait sur de bien étranges présupposés : d'une part que les consommateurs réduisent en temps réel leur consommation de 60% et que l'importation fournisse en suffisance et à faible coût durant les stases EnR, et d'autre part que l'on utilise les surplus de production EnR en périodes fastes pour synthétiser de l'hydrogène et du méthane.

Un monde bien merveilleux que ce monde au comportement énergétique de ses citoyens régi de façon stalinienne, sous les auspices bienveillantes de son voisinage et où l'on utilise du renouvelable pour produire plus de CO2...

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