NOUVELLES DU NUCLEAIRE

Mars - Septembre 2004

 

 

Extrait du Bulletin semestriel d’information N° 43 (octobre 2004)

de l’Association des Retraités du Siège de COGEMA

ARSCO

2 rue Paul Dautier

BP 4

78141 VELIZY VILLACOUBLAY CEDEX

uarco@cogvel.com.fr

www.uarco-france.com

 

Sommaire

MARCHE DE L’URANIUM

Nouvelles brèves

Annexe 1: La hausse du prix de l’uranium

Annexe 2: L’uranium russe

Annexe 3: Le projet d’usine Georges Besse II

Annexe 4: Le contentieux USEC/Eurodif

Annexe 5: Les activités minières de COGEMA

NOUVELLES DE L’ENERGIE

France

Europe

Reste du Monde

CENTRALES NUCLEAIRES

France

Europe

Reste du Monde

NUCLEAIRE ET ENVIRONNEMENT

Energie et effet de serre

Retraitement-recyclage, combustibles MOX

Gestion et transport des déchets

Divers

SURETE NUCLEAIRE

France

Europe

Reste du Monde

NUCLEAIRE ET POPULATION

L’EPR

La sous-traitance

Les faibles doses

Greenpeace

Anciens sites miniers

Transports

L’emploi

Divers

 

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  1. MARCHE DE L’URANIUM

 

NOUVELLES BREVES

 

Les causes de cette hausse sont analysées en Annexe 1.

Détails en Annexe 2.

Eléments d’information en Annexe 3.

Les taxes anti-dumping et les droits compensatoires que le Ministère du Commerce américain veut imposer à l’UF6 Areva exporté aux Etats-Unis sont ramenés respectivement à 5,43% et 0,74%.

Etat de la question en Annexe 4.

L’investissement de l’ordre de 90 millions de $ sera financé par Areva. Les premières productions obtenues à partir d’ISL (lixiviation in situ) sont prévues fin 2005 avec une montée progressive à 1 500 t d’U/an et une usine capable de 2 000 t U/an.

L’annexe 5 donne des détails sur les activités minières de COGEMA.

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ANNEXE 1

La hausse du prix de l’uranium

A 20$ la livre d’U3O8, le prix spot est en hausse d’environ 60% depuis le début de décembre 2003. Pourquoi cette hausse ?

Parmi les causes, on peut citer :

De ce fait, les électriciens exercent à fond leurs options d’achat en repoussant les livraisons en fin de contrat.

La tendance actuelle pour le prix spot est de 23 $, ce qui ne peut évidemment qu’inciter les compagnies minières à lancer les projets déjà prêts. C’est ainsi que Cameco/COGEMA devraient décider fin 2004 de commencer les opérations de mise en exploitation de Cigar Lake, sous réserve de l’approbation du dossier de construction par les autorités canadiennes de sûreté, pour un début de production en 2007.

Sources : Nuclear Fuel

Bloomberg

Les Echos

Services COGEMA

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ANNEXE 2

L’uranium russe

Le contrat initial de mars 1999 prévoyait que les trois compagnies occidentales Cameco, COGEMA et Nukem pourraient acquérir jusqu’en 2013, sous forme de concentrés, 100 000 tonnes d’uranium (dont 45% pour COGEMA) provenant de la démilitarisation des armes soviétiques.

Suite à l’accord de juin 2004, AREVA a indiqué que " A la demande de la partie russe, dont les besoins en uranium s’accroissent, les trois entreprises ont accepté de ne pas lever une série d’options d’achat. En contrepartie, l’avenant permet aux trois compagnies d’acquérir de l’uranium jusqu’en 2013, dont l’achat n’avait pas été décidé, pour des quantités et des prix fixés ".

Pour Areva, cet accord permet de lui assurer l’accès à un total de plus de 26 000 t d’uranium naturel de 2004 à 2013, soit plus de 20% des ressources du Groupe dans les années à venir.

 

Sources : AFP

Bloomberg

Services COGEMA

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ANNEXE 3

Le projet d’usine Georges Besse II

Comme indiqué précédemment (Bulletin n°42), Areva a conclu, en novembre 2003, avec Urenco et ses actionnaires (anglais, allemands et néerlandais), une série d’accords lui permettant d’acquérir le contrôle de la société ETC qui dispose de la technologie d’enrichissement de l’uranium par centrifugation et, parallèlement, d’accéder à l’utilisation de cette même technologie.

L’entrée en vigueur de ces accords était suspendue à deux conditions préalables : d’une part une autorisation des autorités de la concurrence de la Commission de l’Union Européenne (concurrence qui subsistera sur le marché de l’U enrichi entre Areva et Urenco) et d’autre part la signature d’un traité quadripartite entre la France, l’Allemagne, le Royaume-Uni et les Pays-Bas ayant pour objet le contrôle d’ETC.

La Commission de Bruxelles a donné son accord début octobre. Par contre, si l’accord du Royaume-Uni et des Pays-Bas est acquis, le gouvernement allemand " traîne les pieds " suite à l’opposition des Verts (Grünen), composante de la majorité social-démocrate / Verts actuellement au pouvoir. Les Verts considèrent que l’approbation de l’accord Areva / Urenco signifierait un soutien au développement de l’énergie nucléaire.

Affaire importante à suivre dans les prochains mois.

En attendant, un débat public sur le sujet a été ouvert le 1er septembre dans 4 départements du sud-est sous la direction d’une commission de pilotage chargée de veiller à la qualité et à la transparence de l’information diffusée par Areva. Ce débat doit durer jusqu’au 22 octobre.

Pour AREVA, officiellement, le projet Georges Besse II n’a pas de retard

 

Sources : Nuclear Fuel

Les Echos

Presse régionale

Service COGEMA

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ANNEXE 4

Le contentieux USEC / Eurodif (suite)

Chapitres précédents : voir Bulletin n° 42.

Le ministre du commerce américain (DOC) a admis de ramener les taxes anti-dumping à 5,43% (au lieu de 19,95) et les droits compensatoires à 0,74% (au lieu de 12,15). C’est donc un succès pour Areva.

Les nouvelles taxes devaient être appliquées sur les livraisons d’UF6 enrichi effectuées par Eurodif aux Etats-Unis à partir de juillet 2004. Le surplus des taxes payées précédemment par Eurodif sera à récupérer sur le dépôt versé par Areva.

Par ailleurs, les procédures engagées devant le CAFC (US Court of Appeals for the Federal Circuit) par USEC et Areva concernant la nature des livraisons d’UF6 (vente ou service) et donc le montant des taxes anti-dumping, ne devraient pas se conclure avant le début de l’année 2005.

Le feuilleton continue.

 

Sources : Nuclear Fuel

Services COGEMA

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ANNEXE 5

Les activités minières de COGEMA

Canada

Australie

Relance de l’exploration aérienne au nord d’Adélaïde.

Kazakhstan

Mise en place de l’équipe COGEMA chargée de conduire le projet.

Niger

Sources : Le Fil Jaune N°33

Services COGEMA

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2. NOUVELLES DE L’ENERGIE

 

2.1 France

2.1.1 Loi sur l’énergie

Les discussions et amendements (en première lecture) à l’Assemblée nationale, puis au Sénat ont fait couler encore plus d’encre que ne l’avait fait le débat public qui les avait précédés. Pour s’en tenir à l’essentiel, on peut en retenir les points suivants :

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2.1.2 Projet ITER

Deux sites sont toujours en concurrence : Cadarache, en France, soutenu par l’UE, la Russie et la Chine; Rokkasho Mura, au Japon, soutenu par le Japon, les USA et la Corée. Des bruits, non vérifiés, courent selon lesquels le premier groupe envisagerait sérieusement de mener le projet seul. L’inconvénient est que le coût de ce programme est extrêmement élevé et pèserait donc très lourd sur les budgets des partenaires. Pour l’instant, les négociations continuent et l’on ne désespère pas de convaincre le Japon de se rallier à Cadarache en échange des études de matériaux qui seraient conduites au Japon.

2.1.3 EDF-GDF

Les principales questions qui ont été posées au cours des 6 mois précédents ont été :

2.1.4 Energies renouvelables

a) Eolien : on a vu plus haut que la loi sur l’énergie avait failli défavoriser l’éolien ; dans la réalité, déjà avant cette loi, de nombreux projets étaient refusés (95 pour 175 acceptés). En outre, on trouve des associations écologistes qui sont encore plus acharnées contre l’éolien que contre le nucléaire. Leurs arguments ne sont pas toujours de bonne foi et vont de l’enlaidissement du paysage à l’assourdissement sonore des voisins dans n’importe quel rayon en passant par la dépréciation des maisons les plus proches, le hachage des oiseaux et l’absence de rentabilité économique (c’est nouveau, ça !).

b) Solaire : un groupement de recherche et développement a été constitué par EDF, le CNRS et l’Ecole Nationale Supérieure de Chimie de Paris (qui avait initié les recherches). Elles seront poursuivies dans un laboratoire d’EDF pour mettre au point de nouvelles cellules photovoltaïques d’un bien meilleur rendement de conversion.

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2.2.Europe

2.2.1 Union Européenne

La Commission Européenne a renouvelé tous ses commissaires, qui entreront en fonction le 1er novembre. Le Président de la CE est un Espagnol, José Manuel Durâo Barroso. Il est assisté de 3 vice-présidents et d’une vice-présidente. L’un d’entre eux est le Français Jacques Barrot ; un autre est l’Allemand Günter Verheugen chargé des entreprises et de l’industrie. Le commissaire à l’énergie est le Hongrois Laszlo Kovacs.

2.2.2 Grande-Bretagne

Le débat est relancé sur la place du nucléaire dans le bouquet énergétique britannique. Le livre blanc avait exclu pour cinq ans au moins (sauf élément nouveau et majeur) le recours à de nouvelles centrales nucléaires pour contribuer à l’approvisionnement en énergie du Royaume Uni. Des voix très autorisées, comme celle de Brian Wilson, ancien ministre de l’énergie, et plus récemment Tony Blair lui-même ont fait savoir que la Grande-Bretagne ne pourrait pas se passer de nouvelles centrales nucléaires.

L’UE a approuvé le plan de soutien du gouvernement à British Energy, proche du dépôt de bilan. L’Etat britannique peut donc se porter garant pour des emprunts à hauteur de 7,4 Md €.

2 2.3.Espagne

Le nouveau gouvernement socialiste espagnol a confirmé le programme d’arrêt progressif du nucléaire sans donner néanmoins de délai. Il s’est dit aussi désireux de respecter les engagements du protocole de Kyoto sans préciser comment il entendait y parvenir.

2.2.4 Belgique

Des voix officielles se font entendre pour remettre en cause la loi sur l’arrêt progressif du nucléaire qui avait été votée lors de la précédente législature à l’initiative d’un ministre vert avec les voix de la coalition d’alors un peu à contre-cœur. Les études sur la possibilité de remplacer le nucléaire tout en respectant les engagements de Kyoto ont montré que cela ne serait pas possible.

2 2 5 Russie

Le président Poutine a supprimé le tout puissant Minatom, sorte de ministère des affaires atomiques, qui cumulait aussi les fonctions du CEA et d’Areva. L’aspect ministériel est réparti entre le ministère de l’Industrie et de l’Energie pour le nucléaire civil et celui de la Défense pour le nucléaire militaire. La partie scientifique et industrielle est confiée à un nouvel organisme, Rosatom, dont le président est M. Rumyantsev, qui était précédemment le patron de… Minatom !

2.2.6 Marché de l’énergie

La presse économique, qui ne peut être taxée d’antilibéralisme, est unanime pour constater que, depuis l’ouverture du marché européen, les clients industriels (les seuls concernés actuellement) ont vu le prix de l’électricité presque doubler. Un article (l’Express du 14/06) explique que les intervenants privés doivent réaliser des bénéfices et que le coût élevé des investissements dans ce secteur risque de les retarder. Le résultat sera que les producteurs d’électricité, pour que les prix ne s’effondrent pas, seront en sous capacité par rapport aux besoins. Il n’y a d’ailleurs pas besoin d’une entente (illicite) entre les producteurs. Dans Capital, M. Brugnon, et dans la Tribune, J.M. Chevalier aboutissent aux mêmes conclusions à partir des mêmes prémisses.

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2.3 Monde

2.3.1 USA

L’opinion américaine a été très marquée par la grande panne qui a touché, en août 2003 tout l’est des USA et une partie du Canada. L’analyse parue dans le Washington Post du 10/08 est très concrète. Son auteur souligne que les conséquences sont graves par l’instantanéité des arrêts que de telles pannes provoquent, telles que celui des ascenseurs entre deux étages ou de trains entre deux stations sans possibilités d’en sortir. L’auteur de l’article ajoute qu’il serait vain de tenter d’empêcher totalement de telles pannes et qu’il serait plus réaliste de tenter de réduire leurs inconvénients. Ainsi il suggère, entre autres, de mettre au point et en place des dispositifs permettant à un train de gagner la plus proche station, à un ascenseur de redescendre au rez-de-chaussée et aux feux de circulation de rester en fonctionnement. Bien sûr, une amélioration des réseaux de distribution serait utile car, selon un autre commentateur, certaines " utilities " ne sont pas disciplinées et, pour vendre plus de courant quand la demande croît momentanément, n’hésitent pas à surcharger leur partie de réseau très au-delà de sa capacité. Et si un tel " domino " tombe, le reste peut suivre, entraînant une grosse panne.

La campagne électorale présidentielle alimente des commentaires quant à la position du candidat John Kerry sur la politique énergétique. Soucieux de s’attirer les suffrages des écologistes et apparentés, il a pris des positions claires sur la nécessité de réduire la consommation excessive des Américains, de favoriser une forte part aux énergies renouvelables et il s’est dit en outre opposé au site de stockage de déchets nucléaires de Yucca Mountains au Nevada en l’état actuel du dossier (ce qui laisse une marge de manœuvre en cas de décision à prendre après son éventuelle élection). Plus discret sur le sujet de l’énergie nucléaire, il a fait dire par des porte-parole qu’il n’était pas contre, qu’elle était nécessaire tout en accroissant la part des énergies renouvelables.

2.3.2 Australie

Le livre blanc australien sur la politique énergétique suscite des commentaires pour le moins nuancés. Après des déclarations générales que tout le monde pourrait approuver, il passe aux applications pratiques. Premier producteur mondial de charbon, l’Australie privilégie et continuera à privilégier ce combustible. Riche aussi en gaz et en pétrole, elle préconise des mesures pour développer surtout le solaire. En revanche, elle est tributaire des transports routiers pour une large part et ne prévoit pas de développement des transports ferroviaires. Pire, elle prévoit de baisser ou supprimer les taxes sur les carburants pour plusieurs catégories d’utilisateurs. Bref, pour la réduction des rejets de gaz à effet de serre, ce n’est pas très bien parti.

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3. CENTRALES NUCLEAIRES

3.1. FRANCE

3.1.1. Projet EPR

Quatre sites sont en compétition : Penly, Gravelines, Flamanville et Tricastin. La décision était liée à la désignation préalable du président. Finalement, c'est le site de Flamanville qui a été retenu..

Le financement de la construction de l’EPR : son coût de 3 à 3,2 Md € est jugé trop lourd par EDF qui est très endetté. On recherche donc des partenaires français et étrangers (italiens, allemands, voire suisses ou espagnols).

3.1.2. Fessenheim

La presse s’est faite complaisamment l’écho des déclarations démesurées de personnalités vertes qui demandaient l’arrêt immédiat et définitif de la centrale de Fessenheim. La raison en est que quelques incidents, dont certains ont conduit à de très faibles irradiations (0,5 mSv) de quelques employés, se sont succédé dans cette centrale à l’occasion d’opérations de maintenance notamment. Leur degré d’importance dans l’échelle officielle INES est le plus bas et aucune incidence sur le milieu extérieur n’a été détectée. Mais ils sont survenus dans un délai court, ce qui a donné l’impression, à l’extérieur, que peut-être on ne maîtrisait plus cette centrale. Quelques semaines plus tard, aucun nouvel incident ne s’étant produit, on n’a plus parlé de Fessenheim. La centrale était d’autant plus montrée du doigt à ces occasions par les anti-nucléaires que ses réacteurs de 900 MWe sont les plus anciens en service en France et il était donc tentant d’expliquer qu’elle montrait des signes d’épuisement.

3.1.3. Maintenance des centrales EDF

La politique actuelle d’EDF pour la maintenance est de sous-traiter le plus possible d’opérations. Le fait qu’EDF ait cherché à réduire le coût de ces contrats est contesté par les syndicats et par les opposants qui y voient un risque de diminution de la qualité de la maintenance et donc de la sécurité des centrales. Selon les syndicats, il persiste une incertitude sur les statuts très variables des salariés des sous-traitants et sur leur suivi médical, notamment en ce qui concerne les risques d’irradiation et/ou de contamination. Pour ce dernier point en tout cas, ces propos relèvent de la dialectique syndicale et ne correspondent pas à la réalité.

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3.2 .EUROPE

3.2.1. Grande-Bretagne

La très ancienne centrale de Chapelcross (4 réacteurs de 50 MWe), initialement construite en 1959 pour produire du plutonium à usage militaire, sera arrêtée cette année.

3.2.2. Finlande

Les tout premiers travaux pour l’installation de l’EPR ont été lancés en février.

La fabrication de la cuve et du couvercle de l’EPR a été sous-traitée à Mitsubishi pour pouvoir tenir les délais contractuels. En effet les ateliers de Chalon-sur-Saône sont saturés par des commandes importantes antérieures.

Areva a aussi obtenu un contrat pour la fourniture de l’uranium et des combustibles.

L’UE a donné son feu vert pour la construction de l’EPR.

3.2.3. Suède

Les électriciens suédois et d’autres voix officielles demandent que l’on porte à 60 ans la durée de fonctionnement des réacteurs.

Areva a signé un contrat pour la modernisation du réacteur Ringhals 1.

3.2.4. Ukraine

Le gouvernement ukrainien a annoncé la mise en service d’un nouveau réacteur type VVER de 1000 MWe sur le site de Kmelnitski.

La BERD a finalement accordé un prêt de 42 M $ auquel s’ajoute un autre prêt, consenti par Euratom, pour l’aide au démantèlement des réacteurs de Tchernobyl.

3.2.5. Arménie

L’UE a demandé à l’Arménie de prévoir l’arrêt de sa seule centrale (Medzamor) qui comprend 2 VVER de 440 MWe et qui fournit 40% de son électricité. Les VVER de 440 MWe sont des modèles anciens et considérés par l’UE comme non fiables et non " fiabilisables ".

3.2.6. Slovaquie

La Slovaquie veut garder sa centrale de Bohunice (2 VVER de 440 MWe, donc mal vus par l’UE) et se dit prête pour cela à installer 2 réacteurs plus modernes pour remplacer les 2 actuels.

3.2.7. Roumanie

La Roumanie a demandé à l’UE un prêt pour l’aider à achever son 2e réacteur (Candu canadien de 700 MWe) sur le site de Cernavoda.

3.2.8. Bulgarie

La Bulgarie, qui s’est engagée à arrêter d’ici 2006 les deux derniers réacteurs de la centrale de Kozlodui (encore 2 VVER de 440 MWe), veut en remplacement finir d’équiper sa centrale de Belene (probablement 2 réacteurs de 1000 MWe, mais au moins un dans l’immédiat). Elle a lancé à cet effet un appel d’offres international auquel 3 consortiums (dont un dans lequel Framatome participe) sont candidats et doivent répondre d’ici la fin de l’année.

3.2.9. Russie

La Russie prétend toujours vouloir construire de petites centrales flottantes : un projet serait lancé en Chine pour une centrale de 2 unités totalisant 80 MWe et une proposition aurait été faite à l’Inde pour une centrale de 70 MWe pour un montant de 180 M $.

Déçus de n’avoir pas été retenus pour le projet finlandais, les Russes travaillent à la conception et à la construction d’un réacteur de 1500 MWe. Jusqu’alors, leur modèle le plus gros avait une puissance de 1000 MWe.

D’ici 2010, le gouvernement envisage la construction de 19 nouvelles tranches.

Signalons que de nombreuses cérémonies ont eu lieu, avec la participation de l’AIEA, pour célébrer le 50e anniversaire du premier réacteur civil soviétique.

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3.3 RESTE DU MONDE

3.3.1. Chine

Les projets nucléaires chinois, exaltés par les besoins en énergie de plus en plus importants liés à la croissance économique galopante du pays ont aussi excité la plume des journalistes pendant cette période. En fait, le programme d’équipement chinois prévoit 32 nouvelles tranches. Lors de la visite en France en juin dernier du premier ministre chinois, un projet de coopération avec la France a été discuté ; il porte sur 20 tranches. En attendant, en juillet, le Conseil d’Etat (chinois) a approuvé deux nouveaux projets de deux tranches chacun, dans le sud. L’un d’entre eux semble mûr, à Ling Ao, province de Guandong ; il s’agit de dupliquer les réacteurs existants, et il est prévu qu’EDF apportera sa supervision. Le 28 septembre, la Chine a lancé l’appel d’offres longtemps attendu, pour des centrales de 3ème génération, clefs en main, entre 1000 et 1500 MWe par tranche, sur deux sites : deux tranches à Sanmen, province de Zhijiang, et deux tranches à Yangjiang, province de Guandong. Areva, avec son EPR, et Westinghouse sont donnés favoris devant le Russe ASE. C’est la décision qui sera prise à l’issue de ces offres qui sera déterminante pour la suite car la Chine a annoncé son intention de standardiser ses réacteurs.

3.3.2. USA

La centrale de Davis Besse, appartenant à Ohio Nuclear, et qui comprend 2 réacteurs, a reçu l’autorisation de remise en service après 2 ans d’arrêt suite à une corrosion grave constatée sur un couvercle de cuve.

Dans l’hypothèse de construire de nouvelles centrales nucléaires aux USA, plusieurs consortiums ont préparé des dossiers de qualification. L’un des deux est constitué par Westinghouse, General Electric et EDF International.

Un accord a été signé entre Areva et Sulzer pour fournir des pompes dans le domaine nucléaire sur le marché américain.

3.3.3. Japon

L’accident de Mihama (5 morts), qui n’a aucun caractère nucléaire, a cependant suscité beaucoup d’émotion après les précédents incidents qu’avaient connus les électriciens japonais et tout spécialement Tepco. Cet accident, qui concernait une canalisation d’eau sous pression du circuit secondaire, a conduit la plupart des exploitants à lancer une vérification systématique de ces canalisations.

Si Tepco a décidé de retarder d’un an la construction programmée de 2 réacteurs, la préfecture de Fukui autorise la construction dans sa province de 2 nouveaux réacteurs.

Selon des sources diverses, mais officieuses, le Japon s’apprêtait à abandonner le retraitement (alors que la nouvelle usine de Rokkasho-Mura va bientôt démarrer !) et même les travaux sur la filière des réacteurs à neutrons rapides refroidis au sodium. En fait, la Commission à l’Energie Atomique vient de confirmer début octobre que le retraitement restera la stratégie du Japon ; et rien n’indique que la participation du pays aux travaux du Forum International Génération IV, où les réacteurs rapides se taillent la part du lion, soit remise en cause.

3.3.4. Pakistan

Le Pakistan a passé un accord avec la Chine pour la construction d’un 2e réacteur de 300 MWe sur le site Chasma.

3.5. Inde

L’Inde a lancé la construction d’un réacteur surgénérateur prototype de 500 MWe sur le site de Kalpakkam, dans l’état de Tamil Nadu. Il doit servir de modèle pour les 4 réacteurs rapides prévus dans le plan d’équipement nucléaire pour lequel un objectif de 20 000 MWe est cité pour 2020 environ.

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4. NUCLEAIRE ET ENVIRONNEMENT.

Il faut citer en tête de ce paragraphe un ancien écologiste, James Lovelock, conseiller de l'Association des Ecologistes Pour le Nucléaire (AEPN) :"L'énergie nucléaire est la seule solution écologique" (Le Monde, 1er juin 2004). Bien entendu, cette position a déclenché de vives remarques dans la presse internationale. Le sujet est développé au chapitre VI.

La Charte de l’environnement a poursuivi son périple : adoptée le 1er juin à l’Assemblée nationale après de multiples amendements, elle est passée au Sénat sans modification. C’est ainsi le texte original qui sera proposé au Congrès à Versailles, puisqu'il doit être adossé à la Constitution. C’est le " principe de précaution " qui a provoqué les désaccords les plus marquants. Les acteurs de la vie économique et leurs partisans politiques craignent, en effet, que n’importe quelle association de défense de n’importe quoi puisse retarder, au point de souvent les faire échouer, des projets d’activité industriels, scientifiques, techniques ou commerciaux.

La région Rhône-Alpes est fière de son secteur " Energie " : 50.000 salariés, 1,4 milliard de chiffre d’affaires, 25% de la production d’électricité française, des investissements stratégiques dans les programmes nucléaires, hydrauliques, et pétroliers.

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4.1. ENERGIE ET EFFET DE SERRE.

Fin septembre, tous les feux verts permettent à la Russie de ratifier le Protocole de Kyoto, qui va ainsi devenir exécutoire pour les pays qui l’ont ratifié. Les U.S.A refusent de le faire, mais prennent des mesures.

Le gouvernement français a transmis à Bruxelles son plan de réduction des rejets de CO2 attribuant des quotas aux principaux producteurs de l'industrie et du secteur énergie. Ce plan est contesté par certaines organisations écologiques parce que jugé trop laxiste. La Commission Européenne a effectivement demandé à la France de le revoir.

De récents travaux sur les glaces de l'Antarctique confirment l'importance des variations de rejets de gaz sur l'effet de serre et le caractère unique du phénomène actuel, en levant les dernières incertitudes sur sa réalité.

Malgré l'alerte, la consommation mondiale d'énergie continue d'augmenter, notamment en Chine qui s'alimente en charbon, la source la plus polluante (tout en lançant un important programme de centrales nucléaires).

La lutte contre les rejets de CO2 prend une forme originale au Canada où l’industrie du pétrole programme sa ré-injection dans les puits de pétrole pour favoriser l’extraction de l’huile. Ce procédé permettrait une séquestration du gaz moins coûteuse, malgré un coût encore très élevé. Des essais sont aussi envisagés par le BRGM (Bureau de Recherches Géologiques et Minières) dans le Bassin parisien.

Malgré ses efforts pour respecter les objectifs du protocole de Kyoto, le Japon risque de les dépasser de 5%. Ceci est le fait d'un retard dans la production nucléaire et d'une augmentation de consommation dans les transports et le logement.

La Belgique prend conscience de l'impact d'une sortie du nucléaire sur ses rejets de CO2 qui augmenteraient de 30% à l'horizon 2030, et cherche les voies pour contourner sa décision d’abandon prise en 2002.

En Espagne, le respect des engagements de Kyoto inquiète les secteurs économiques, les rejets mesurés à fin 2002 ayant augmenté de 38%. Que faire après l'arrêt du nucléaire ?

Globalement, les industriels européens redoutent l'application du Protocole de Kyoto qui les met en porte à faux dans la concurrence avec les U.S.A. qui n'ont pas accepté les règles du Protocole.

En juin, " Le Monde " consacre plusieurs pages aux réflexions des scientifiques sur l’effet de serre, aux actions des politiques pour en tenir compte : réduire les émissions ou accommoder le réchauffement. Le secteur des transports est fortement impliqué mais personne n’est disposé à aller contre, qu’il s’agisse de la voiture particulière ou des transports lourds.

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4.2. RETRAITEMENT-RECYCLAGE. COMBUSTIBLES MOX.

Du plutonium d’origine militaire venant du DOE américain (140 kg env.) et prévu pour la fabrication de 4 assemblages MOX de démonstration a été transporté jusqu’à Cadarache pour mise en œuvre. Au-delà de cette démonstration, 34 tonnes de Pu serviront à fabriquer du combustible MOX dans usine à construire aux U.S.A., sur des plans déduits de MELOX.

Les anciens combustibles fabriqués pour un surgénérateur construit en Allemagne et jamais mis en service seront retraités par COGEMA à la Hague (dans une installation spéciale). Le plutonium récupéré servira à faire des éléments combustibles MOX.

Russes et Américains ont signé fin mai un accord sur le rapatriement sur leurs sols respectifs des combustibles (à uranium très enrichi) pour réacteurs de recherche construits par les deux pays. Cet accord a pour but de limiter le risque de détournement de ces matières à des fins terroristes.

Le stock de combustibles irradiés en Russie dépasse 16000 tonnes. Malgré l’opposition des écologistes russes, Moscou reste favorable à la réception de nouveaux assemblages venant de l’étranger.

BNFL annonce toujours des pertes importantes liées à ses installations récentes :Thorp pour le retraitement et sa nouvelle usine MOX (SMP) qui lui est associée. Ainsi il se confirme que

Sellafield programme l'arrêt du retraitement dans l'unité Thorp en 2010, à l'achèvement des contrats conclus. Un contrat de combustible MOX a dû être sous-traité à COMMOX en raison de retards liés à divers dysfonctionnements de l’usine SMP.

EDF vient de signer un important contrat pour retraiter ses combustibles et utiliser le plutonium en MOX.

L'électricien hollandais EPZ, propriétaire du réacteur de Borssele, vient de renouveler son contrat de retraitement. Il n'envisage pas le recyclage de son plutonium.

Après plus de trois ans de difficultés au Japon, Kansai Electric Power avait été autorisé à commander une recharge de MOX en vue de son chargement en 2007. L’accident à la centrale de Mihama, bien que survenu dans la partie conventionnelle de la centrale, a conduit à la suspension de cette autorisation. Le Japon reste convaincu de l'importance d'utiliser le plutonium et l'objectif est de recharger en MOX de 16 à 18 réacteurs en 2010.

Pour les combustibles MOX destinés aux réacteurs rapides, le Japon a mis au point un procédé de coprécipitation des oxydes d’uranium et de plutonium permettant de réduire les coûts de fabrication et a conclu avec la Russie un accord pour des irradiations expérimentales dans le réacteur BN 600.

A la Hague, après avoir réalisé en 2003 plus de 25000 mesures, COGEMA est en mesure de réaffirmer que l'usine n'a pas d'impact sur la santé des populations avoisinantes. L'ancienne conduite de rejets radioactifs en mer a été totalement démantelée. Par ailleurs, COGEMA vient d'être autorisée à retraiter les combustibles MOX.

A Marcoule, le démantèlement de la première usine de retraitement française se poursuit. Arrêtée le 30 septembre 1997, cette usine a retraité les éléments combustibles des réacteurs UNGG.

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4.3. GESTION - TRANSPORT DES DECHETS.

La république tchèque se propose de suspendre les travaux de construction de son centre de stockage de déchets nucléaires et de s’en remettre à l’UE pour traiter cette affaire.

Le creusement du laboratoire de Bure est presque terminé. La première niche expérimentale devrait être construite à partir de l'été.

Le gouvernement britannique espérait une solution proposable pour les déchets de haute activité à fin 2005, mais repousse cette éventualité à mi 2006.

Citons enfin un procédé de séparation des radio-isotopes contenus dans les déchets mis au point par une société américaine Archimedes, et étudié conjointement avec le CEA. Il s'agit d'une séparation centrifuge à une température de plasma dans une chambre de 15 mètres cubes (Les Echos : 17/03/04). A suivre.

Aux U.S.A, c’est le site de Yucca Mountain qui est dans le collimateur de nombre d’opposants, dont le candidat John Kerry.

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4.4. DIVERS

La question suivante, posée à un groupe d'ingénieurs de la SFEN, "quel est le plus ancien réacteur en service en France" a reçu pour réponse Fessenheim. La bonne réponse est PHENIX !

Mais EDF entame la seconde étape de déconstruction de Superphénix.

Sur le site de Marcoule, les rejets de tritium restent en dessous des valeurs autorisées mais provoquent des remarques de la part de la CRIIRAD, payée par Greenpeace pour en faire la mesure.

La CRIIRAD ouvre une polémique pour dénoncer le Groupe de travail confié au Pr.Aurengo, et chargé d'établir une nouvelle évaluation de la contamination liée aux retombées de Tchernobyl.

Framatome ANP a proposé à l'Ukraine des conteneurs de stockage à sec pour combustibles VVER. Chaque conteneur est constitué de deux enveloppes : un panier intérieur en acier à haute résistance, enfermé dans une coque en béton spécial de près de 700mm d'épaisseur.

La vente à la Chine des composants de l'usine MOX construite par Siemens à Hanau, et jamais mise en service, semble abandonnée selon le ministère chinois des affaires étrangères.

Au Congo, la surprise vient de la découverte de plusieurs dizaines de conteneurs blindés contenant de l’uranium peu enrichi. Le risque nucléaire est peu significatif, mais c’est un signe d’existence d’un réseau d’escrocs prêts à vendre n’importe quoi.

Après Tchernobyl, une pluie artificielle au-dessus de la Biélorussie aurait peut-être rabattu les poussières radioactives du panache qui menaçait la population de Moscou, rapporte un scientifique récemment expulsé de Russie.

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5. SURETE NUCLEAIRE

1. France

Une Commission d’experts saisie par l’Autorité de Sûreté Nucléaire et présidée par le PR Constantin Vrousos s’inquiète de l’aptitude des services médicaux d’urgence à bien réagir en cas de contamination radioactive importante concernant les populations en France : soit en ce qui concerne l’accueil des blessés irradiés ou contaminés, soit vis-à-vis de la décontamination du territoire. L’ASN répond en rappelant qu’elle a mis en place depuis deux ans un programme important (160 millions d’euros) pour la formation de spécialistes des SAMU.

Les militants "écologistes" relancent quelques actions contre les transports nucléaires, notamment les mouvements de plutonium entre la Hague et les sites de fabrication MOX, mais aussi les mouvements de combustibles irradiés. COGEMA Logistics a organisé au Blayais en mars une conférence de presse pour répondre aux questions que se pose le public.

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2. Europe

Le principe d'une législation nucléaire contraignante applicable à la Communauté européenne à 25 membres a été reporté "sine die" le 13 mai.

Le principal problème de notre Communauté sera la mise aux normes et la dépollution des centrales des états de l’Est l'ayant rejointe.

3. Monde

Les dirigeants du G8 se préoccupent du risque accru de prolifération d'armes de destruction massive pouvant conduire à un emploi terroriste dans le contexte actuel. Dans ce cadre, les transferts d'équipements et de technologie permettant le retraitement et l'enrichissement seraient suspendus pour un an. Ces craintes s'appuient notamment sur les révélations du"père" de la bombe pakistanaise, le docteur Abdul Kader KHAN.

4. Brésil

Le Brésil se voit reprocher par les U.S.A la construction de son usine d'enrichissement d'uranium et déclare n'accepter d'autre interlocuteur sur ce sujet que l'A.I.E.A.

5.5. Chine

La Chine a été admise dans le "clan" du NSG (Nuclear Supplier Group), groupe de fournisseurs internationaux chargés de lutter contre la prolifération nucléaire. C'est un changement profond de sa stratégie : pendant longtemps, la Chine a été un pourvoyeur de technologies proliférantes vers ses "amis" : Pakistan, Corée du Nord...

5.6. Corée du Nord

Faut-il autoriser la Corée du Nord à reprendre une activité nucléaire civile sous contrôle de l’A.I.E.A pour lui assurer l’énergie dont elle a besoin ? Ce sujet réunit autour d’une table la Chine, les deux Corées, la Russie, le Japon et les U.S.A.

7. Irak

Les U.S.A ont prévenu en mai l'A.I.E.A. de leur intention de sortir de l'Irak plus de 500 tonnes d'uranium d'un "cimetière" situé au sud de Bagdad. Cet uranium est sous diverses formes, dont1,8 tonne d'uranium légèrement enrichi, en simples bidons de 200 litres simplement enterrés. Parmi les habitants proches du site, certains auraient récupéré des bidons pour leur usage personnel (stockage d'eau?).

8. Iran

La découverte d’un portique de surveillance de l’irradiation de personnel sur un site en cours de démantèlement a surpris les inspecteurs de l’AIEA. Ce matériel a été fabriqué aux U.S.A. et régulièrement exporté.

L’Iran joue au chat et la souris avec l’AIEA : acceptant le principe d’une ouverture aux inspections, il fait tout pour en ralentir les effets. La construction de centrifugeuses pour l’enrichissement de l’uranium est donnée pour arrêtée, mais l’accumulation de composants laisse penser l’inverse, et les moyens de construire une installation de centrifugation permettant la fabrication d’uranium très enrichi sont maintenus. L'Iran déclare maîtriser plus de 60% du cycle du combustible nucléaire, et souhaite en avoir la maîtrise complète. Est-il nécessaire de rappeler que l'Iran était notre partenaire dans EURODIF?

9. Libye

La Libye ayant retourné vers les U.S.A en début d'année un conteneur d'UF6, ce produit a été identifié par l'A.I.E.A comme provenant de la Corée du Nord, et non pas du Pakistan comme évoqué précédemment.

10. Russie

La protection du sarcophage de Tchernobyl par une enceinte géante de 20.000 tonnes en acier, conçue pour durer 100 ans, devrait commencer fin 2004. Elle pourrait coûter plus de 700 millions d'euros. Il importe de savoir qu'il reste encore 13 réacteurs en service du même modèle que Tchernobyl, avec, toutefois, un mode d'exploitation probablement revu pour diminuer le risque d'accident.

11. U.S.A.

Après les laboratoires nationaux de recherche cités précédemment, c'est la protection des sites d'entreposage de matières qui inquiète les experts en sûreté nucléaire, en raison du manque de professionnalisme des équipes de sûreté locale. La création d'un corps d'élite pour assurer cette mission est annoncée.

Le programme de réduction de l’arsenal nucléaire est sensiblement revu. Les U.S.A souhaitent garder plus de moyens pour des missions d’assistance aux forces d’intervention externe. Un programme de développement d’une bombe capable de pénétrer profondément dans le sol est lancé.

D'autre part, c’est vers les transports maritimes que les autorités portent leur effort de surveillance, par crainte des terroristes

Insidieusement, les U.S.A craignent la récupération du plutonium par des pays tels que le Japon ayant signé le TNP (traité de non-prolifération) et pratiquant le retraitement et le recyclage des combustibles. Ils font une offensive pour les convaincre des coûts excessifs de ces procédés. Heureusement, un responsable d’EDF, Monsieur Gloaguen, a jadis expliqué une quasi- équivalence des coûts pour les combustibles à uranium et les MOX. Plus récemment, M. Maillard, Directeur de la DGEMP, a rappelé les avantages de la politique de retraitement et recyclage du point de vue de la non-prolifération.

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6. NUCLEAIRE ET POPULATION

6.1. L'EPR

Après le choix de la Finlande et le vote de la loi sur l'énergie, EDF s'engage dans la procédure visant à la construction de l'EPR:

Le débat s'est focalisé autour de deux points: Les actions au niveau régional pour promouvoir un site et les tentatives des antinucléaires pour attirer l'attention.

Flamanville a su mobiliser l'action des élus régionaux et des autorités et industriels locaux qui ont manifesté une belle unanimité en assurant la promotion du site.

Il n’en a pas été de même pour le site du Tricastin: Engagé par ses tractations avec les Verts entre les deux tours des régionales, le Président de la région Rhône-Alpes ne pouvait soutenir le projet, au grand dam de la plupart des élus qui, individuellement, se sont déclarés favorables à l'implantation d'un EPR au Tricastin.

Le réseau "Sortir du Nucléaire" s’est lancé dans un " tour de France ". La presse nationale s'est très peu intéressée à cette action, si ce n'est pour constater qu'elle n'a pas eu le succès attendu par ses promoteurs; ce tour de France a même été plutôt l'occasion d'ouvrir un débat équilibré dans la presse régionale qui, généralement, a fait bon accueil aux points de vues contradictoires fournis en particulier par les sections locales de la SFEN.

De même une grève de la faim engagée en juillet à Paris, n’a pas eu le retentissement escompté par ses organisateurs, notamment auprès de l’audiovisuel.

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6.2. LA SOUS-TRAITANCE

La cour d'appel de Nîmes a confirmé la condamnation d'un chef d'installation du dégainage de Marcoule pour un incident d'irradiation concernant trois intérimaires. Motif: L'arrêté du 12 mai 1998 interdit le travail des intérimaires dans les installations dont le débit de dose est susceptible d'être supérieur à 2mSv/h.

Les sous-traitants du site nucléaire du Tricastin ont manifesté pour des revalorisations de salaire et la reconnaissance d'un statut unique. EDF, de son côté, annonce la signature d'une nouvelle charte de progrès et de développement durable encadrant depuis le 18 janvier les relations avec les sous-traitants dans le domaine nucléaire. Déjà la première charte, signée en 1997, avait conduit à des résultats significatifs : en 1997, 200 membres du personnel des sociétés de sous-traitance avaient reçu plus de 20 mSv, en 2003 une seule personne.

On notera que l’amélioration ne concerne pas que la sous-traitance. L'Autorité de Sûreté Nucléaire indique en effet que la situation s'améliore dans l'ensemble des installations sous son contrôle : en 2002 cinq dépassement du seuil de 20 mSv ont été constatés. Par contre la situation se dégrade dans les installations de l'univers médical et industriel (69 dépassements), en particulier du fait des gammagraphies industrielles.

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6.3. FAIBLES DOSES

L'effet des faibles doses de rayonnement est toujours l'objet de controverses : Alors que certains affirment que, à très faible dose, les rayonnements ionisants peuvent stimuler la réparation de l'ADN et le système immunitaire, agissant ainsi comme une protection contre le cancer, d'autres, se fondant principalement sur la "relation linéaire sans seuil", disent que tout rayonnement, même faible, peut provoquer un cancer.

Un programme de recherche européen, Risk-rad, financé à hauteur de 16 millions d'euros, a été lancé. Il sera piloté par le CEA et se déroulera sur la période 2004 - 2008. Il vise en particulier à étudier les possibles écarts de sensibilité entre les individus.

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6.4. GREENPEACE

Depuis à peine 9 mois à la tête de l'organisation Greenpeace France, Michèle Rivasi a démissionné. Son motif : "Le poste ne correspond plus à mon attente, sa dimension de gestion administrative et financière prend trop de place par rapport à sa dimension stratégique."

Les escarmouches judiciaires entre Areva/COGEMA et Greenpeace se poursuivent: le 7 juillet Areva fait saisir 5000 Euros sur les comptes de Greenpeace France, l'organisation n'ayant pas versé les astreintes auxquelles elle avait été condamnée. Areva annonce que ces sommes iront à un fonds humanitaire qu'elle constitue à destination de l'Afrique.

D'une manière générale les entreprises réagissent, en particulier aux États-Unis, pour exiger la transparence financière des O.N.G. les mettant en cause. Un des leaders de la certification, la Société Générale de Surveillance, basée à Genève, propose à cet effet une procédure de certification inspirée des normes ISO 9000 et spécifique des ONG.

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6.5. ANCIENS SITES MINIERS

La cour d'appel de Limoges a renvoyé COGEMA devant le tribunal correctionnel pour pollution, abandon ou dépôt de déchets contenant des substances radioactives. Au terme de l'instruction le parquet avait dans un premier temps demandé un non-lieu général, COGEMA ayant démontré qu'elle avait totalement respecté les normes et réglementations en vigueur.

Dans le Lodèvois, la communauté de communes va pouvoir disposer d'un site de 140 hectares à proximité de l'autoroute A 40. Elle prévoit d'y déployer un " Technoparc du Lodèvois ", permettant notamment d'accueillir des entreprises ayant besoin de surfaces importantes.

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6.6. TRANSPORTS

Les transports de combustibles usés n'ont pas fait l'objet de manifestations particulières. Les actions des antinucléaires se concentrent sur les transports d'oxyde de plutonium entre la Hague et les usines de fabrication de combustible Mox. C'est en particulier le transport de l'oxyde de plutonium militaire américain qui a fait l'objet d'une couverture médiatique importante. Belle occasion pour expliquer en détail l'intérêt de ce recyclage en réacteur du plutonium issu du démantèlement des armes.

6.7. L'EMPLOI

Le projet Georges Besse 2 (3 milliards d'euros) de construction d’une usine de séparation isotopique par centrifugation a fait l'objet de nombreuses concertations au niveau local dans le Tricastin où il est particulièrement bien accueilli.

Aux États-Unis, la constatation d’une corrosion importante du couvercle d’un réacteur [référence à un § antérieur], et l'extension de la durée de vie des réacteurs de 40 à 60 ans, conduisent à commander le remplacement de nombreux couvercles de cuves, ainsi que de générateurs de vapeur. Les filiales américaines du Groupe AREVA se sont bien placées, ce qui a permis de relancer le plan de charge de l'usine de Saint-Marcel près de Chalon sur Saône.

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6.8. DIVERS

France

 

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Etranger

Dans chacun des domaines suivants, pourriez vous me dire si vous considérez la France comme leader mondial ?

 

Oui

Non

Ne sait pas

Le vin

82%

15%

3%

La mode

77%

19%

4%

L’énergie nucléaire

17%

75%

8%

L’aérospatiale

17%

77%

6%

Il y a encore beaucoup à faire !

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