NOUVELLES DU NUCLEAIRE N° 41

Février – août  2003

Extrait du Bulletin semestriel d’information N° 41 (octobre 2003)

 de l’Association des Retraités du Siège de COGEMA

ARSCO

2 rue Paul Dautier

BP 4

78141 VELIZY VILLACOUBLAY CEDEX

uarco@cogvel.com.fr

NOUVELLES DU NUCLEAIRE

Février – août 2003

MARCHES DE L’URANIUM ET DE L’OR

Nouvelles brèves

Annexe 1: L’industrie de l’uranium aux Etats Unis

Annexe 2: L’évolution du prix de l’uranium

Annexe 3: Le contentieux USEC – EURODIF

NOUVELLES DE L’ENERGIE

                                Généralités

                                Débat national

                                Politique énergétique

                                Europe

                                Monde

                                Annexe 1: Programme Génération IV

                                Annexe 2: Hydrogène et piles à combustible

CENTRALES NUCLEAIRES

                                Généralités

                                Europe

                                Amérique

                                Asie

NUCLEAIRE ET ENVIRONNEMENT

                                Energie et effet de serre

                                Retraitement-recyclage, combustibles MOX

                                Gestion et transport des déchets

                                Divers

                                Sûreté nucléaire

NUCLEAIRE ET POPULATION

                                Nouvelles brèves

                                Annexe 1: Prises de position

                                Annexe 2: Institutions – Réglementations

                                Annexe 3: Protection du public – Incidents

                                Annexe 4: Les sondages d’opinion

                                Annexe 5: Les débats politiques

                                Annexe 6: Echos divers

L’ENERGIE AUX ETATS UNIS

I.       MARCHES DE L’URANIUM ET DE L’OR

Nouvelles brèves

·         ·         Une importante venue d’eau a noyé, début avril, la mine canadienne de McArthur River exploitée par Cameco. L’exploitation a repris en juillet.

La perte de production est évaluée aux environs de 3000 t d’uranium dont 900 pour COGEMA et le reste pour Cameco. Les deux sociétés ont annoncé qu’elles assureraient leurs livraisons de concentrés à partir de leurs stocks.

·         ·         Une grève, début juin, à la mine canadienne de McClean a obligé l’exploitant COGEMA à décider le « lock out » (arrêt total) des installations. Le travail a repris après deux semaines d’arrêt.

·         ·         Les exploitants des centrales nucléaires américaines ont acheté, en 2002, l’équivalent de 20300 t d’uranium à un prix moyen de 10,36 $ par livre d’U3O8 (26,93 $ par kg d’uranium).

Pour des détails complémentaires sur l’industrie de l’uranium aux Etats-Unis en 2002, se reporter à l’Annexe 1.

·         ·         Le prix spot des concentrés d’uranium a atteint 11 $/livre d’U3O8 (28,6 $/kg d’U) en mai et pourrait évoluer selon les experts entre 12 et 14 $ à la fin de la décennie (voir Annexe 2).

·         ·         Le prix de la conversion (concentrés à UF6) est actuellement d’environ 5 $ par kg d’U aux Etats-Unis, et de 6,2 $ en Europe. Avec l’arrêt annoncé de la conversion par BNFL en 2006, les capacités nominales actuelles des 3 seuls convertisseurs occidentaux restants ne représentent que 39 500 t U/an pour des besoins pouvant atteindre plus de 54 000 t en 2010.

La différence est actuellement couverte par l’UF6 résultant du recyclage de l’uranium militaire russe qui doit se terminer en 2013.

·         ·         La cour du Commerce International des Etats-Unis (CIT) a rendu son arbitrage le 25 mars dans le contentieux qui opposait l’USEC et le Ministère du Commerce américain à Eurodif et Urenco, et a donné raison aux enrichisseurs européens (voir Annexe 3).

·         ·         En 2000, Urenco a vendu 5,6 millions d’UTS, ce qui lui a assuré 15% du marché mondial.

·         ·         Actualisation des nouvelles du Bulletin n°40, concernant l’enrichissement :

-                                             -          Cameco s’est retirée en mars du consortium LES (Bulletin ARSCO n° 39) créé pour construire aux Etats-Unis une usine d’enrichissement par centrifugation de 3 millions d’UTS.

-                                             -          L’USEC a cessé en mai sa collaboration avec la société australienne Silex qui veut développer le procédé d’enrichissement par laser.

·   ·            Après être passé par un maximum voisin de 370 $ l’once au 1er trimestre 2003 , le cours de l’or a baissé ensuite pour évoluer entre 340 et 370 $ l’once,est remonté fin septembre aux environs de 390$, son plus haut niveau depuis 7 ans, pour retomber vers 370$ fin octobre.

·   ·            Le dénoyage de la mine d’or d’Ity (Côte d’Ivoire), exploitée par COGEMA, est en cours après l’arrêt de l’activité dû à la situation dans le pays. La sécurité demeure précaire.

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ANNEXE 1

L’industrie de l’uranium aux Etats-Unis

(Sources : Uranium Industry Annual 2002)

Rapport de l’Energy Information Administration paru en mai 2003,

Disponible sur le web : http//www.eia.doe.gov/fuelnuclear.html

De ce document de 52 pages, nous avons extrait les informations suivantes :

-                                             -          Les dépenses totales d’exploration et de développement ont été en 2002 aux Etats-Unis de 0,4 millions de $, les plus faibles depuis 10 ans (30,4 en 1997),

-                                             -          Les réserves américaines à 30 $/livre U3O8 sont évaluées à fin 2002 à 102000 t d’uranium,

-                                             -          La production de concentrés en 2002 (900 t U) est la plus faible depuis 10 ans (2400 t en 1996),

-                                             -          Les achats par les exploitants de centrales, soit l’équivalent de 20300 t d’uranium, proviennent des Etats-Unis pour 2390 t, et le reste de l’étranger.

Les principaux fournisseurs étrangers ont été le Canada (32,5 % du total de 20300), l’Australie (20,5 %), la Russie (12 %) et l’ensemble Kazakhstan + Ouzbékistan (17 %).

-                                             -          Ces achats de 20300 t d’équivalent uranium se répartissent en concentrés (66 %), UF6 naturel (28 %) et uranium enrichi (6 %)

-                                             -          L’uranium enrichi acheté a représenté 11492 UTS[1] [1] dont 44 % en provenance de Russie, 17 % de France et près de 15 % des Etats-Unis.

De tout ceci, on notera la forte dépendance des réacteurs américains pour leur approvisionnement vis à vis de la Russie, du Kazakhstan et de l’Ouzbékistan

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ANNEXE 2

L’évolution du prix de l’uranium

Les revues spécialisées Fresh Fuel et Nuclear Fuel ont publié, en avril et mai 2003, plusieurs articles donnant leurs estimations sur l’évolution du prix des concentrés d’uranium (yellow cake) d’ici 2010.

De ces articles, on peut retenir les éléments suivants :

-                                             -          Sur la période 2003 – 2010, les principales sources potentielles d’uranium seront les stocks du gouvernement américain (liquidés vers 2005 – 2006), l’uranium militaire russe et le gisement de Cigar Lake,

-                                             -          Le prix spot du yellow cake devrait être de 10 – 11 $/livre d’U3O8 (26 à 28,6 $/kg d’U) en 2004 et pourrait atteindre 12 – 14 $ à la fin de la décennie,

-                                             -          Les récents incidents d’exploitation (incendie à l’usine d’Olympic Dam, grosse venue d’eau à la mine de McArthur River) peuvent remettre en question la politique actuelle des stocks maintenus à bas niveau.

Fresh Fuel rappelle à ce sujet le rapport Euratom 2001 qui préconise le maintien par les électriciens d’un stock correspondant à 1 à 2 ans de leurs besoins,

-                                             -          Des investissements de 6 milliards de dollars sont nécessaires pour assurer les besoins futurs en uranium enrichi, dont 4 pour les usines d’enrichissement et 2 pour de nouvelles mines.

Les projets miniers en cours d’études ou de développement ne font qu’assurer le remplacement des gisements en cours d’épuisement (Key Lake, Rabbit Lake, Ranger). Or il y a divergence de position entre les exploitants miniers et les utilisateurs, ces derniers hésitant à conclure des contrats à long terme et à des prix plus élevés, tandis que les exploitants ne veulent pas développer de nouveaux projets sans ces contrats.

« Si vous construisez, nous viendrons » disent les premiers. « Si vous ne venez pas, nous ne construirons pas » rétorquent les seconds. Telle est la situation résumée par Tom Neff du Massachussets Institute for Technology.

Par ailleurs, dans un article intitulé « L’uranium naturel : des ressources abondantes mais à quel prix ? » (se reporter à la rubrique « Lu pour vous » du Bulletin ARSCO n° 40, page 59), les trois auteurs (d’EDF) apportent à leur question des réponses plus que prudentes et sans citer aucun chiffre :

« Il est très difficile de prédire l’évolution du marché », ou encore : « Il serait en conclusion bien hasardeux d’émettre un quelconque pronostic sur les futurs prix de l’uranium ».

Malgré ce manque de réponses, nous recommandons cet article à nos lecteurs intéressés par le sujet.

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ANNEXE 3

Le contentieux USEC / Eurodif

La Cour du Commerce International (CIT) est une institution américaine chargée d’examiner les affaires découlant d’actions engagées en matière commerciale par le gouvernement américain contre des fournisseurs et des pays étrangers.

Elle a examiné le recours présenté par Eurodif et Urenco contre la décision du Ministère du Commerce américain imposant à ces deux sociétés des taxes anti-dumping et des droits compensatoires (pouvant atteindre 30 % dans le cas de Eurodif) sur leurs livraisons d’uranium enrichi à leurs clients américains. Cette décision faisait suite à la plainte déposée en décembre 2000 par l’enrichisseur américain USEC contre ses concurrents européens.

Dans un arrêt du 25 mars, la CIT a estimé que, contrairement à ce que prétendaient l’USEC et le Ministère du Commerce, la fourniture d’uranium enrichi ne s’apparentait pas à une vente de marchandises, mais à un service (l’uranium ayant toujours été propriété des clients), et n’entrait donc pas dans le champ d’application de la loi américaine qui ne prévoit de taxes éventuelles que sur les marchandises. Ce point de vue était celui soutenu par Eurodif et Urenco, appuyés par un groupe d’électriciens américains.

Cet arrêt a fait sensation dans le monde de l’industrie américaine de l’enrichissement et chez les électriciens.

A la suite de cette décision, l’USEC et le Ministère du Commerce avaient 45 jours pour déposer de nouveaux arguments. Affaire à suire

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II.      NOUVELLES DE L’ENERGIE

                1 GENERALITES

1.1     1.1     Recherche et développement

1.2 Energies renouvelables (ENR)

·                     ·         Selon les Echos (11/3/2003), 18,4 % de l’électricité mondiale a été produite à partir d’ENR. Le détail montre que plus de 90 % est d’origine hydraulique, 6,9 de la biomasse, 1,75 de la géothermie et 1,4 de l’éolien. Le solaire compte pour 0,06 %.

·                     ·         La cogénération devrait, selon les engagements des membres de l’UE, produire 18 % de l’électricité en 2012.

1.2.1 Energie éolienne

·                                 ·      Un projet Ostwind est prévu dans le Pas-de-Calais ; il comprendra 134 éoliennes pour une puissance installée de 224 MW (soit environ 56 MW de puissance effective).

·                                 ·      Dans les Echos (14/5), I. Guilhamon, professeur à la faculté d’Orsay, considère que l’énergie éolienne est coûteuse et sa contribution sera de toute façon dérisoire.

·                                 ·      Une ferme éolienne a été mise en service à Bouin (Vendée), malgré quelques contestations locales de son impact paysager. Elle comporte 8 éoliennes pour une puissance installée de 19,5 MW (soit environ 5 MW de puissance effective).

·                                 ·      Valeurs Actuelles publie un dossier synthétique sur l’état technique et économique de l’énergie éolienne. Il fournit quelques intéressantes données et fourchettes chiffrées :

Puissance 0,6-2,5 MW   Hauteur  40-100 m    Diamètre de pales  20-40 m  Vitesse de rotation  20-30 t/mn

Vitesse de vent opérationnelle  15-90 km/h   Diamètre du mât support  3-4 m 

Aire occupée par le socle  15 m2  Espacement des éoliennes   200 m

Coût des 8 éoliennes de Bouin  23 millions d’euros pour 19,5 MW

Prix d’achat du courant « éolien » par EDF  7 c/kWh  Gaz et nucléaire  3 à 3,5 c/kWh

1.2.2 Hydrogène et piles à combustible(PAC)

·                           ·         Science et Vie (1/2) et les Echos (2/6) ont publié des dossiers sur l’hydrogène et sa principale utilisation, les piles à combustible. (voir annexe 2)

·                           ·         L’Usine Nouvelle (12/6) publie un article qui montre que la production d’hydrogène s’appuie nécessairement sur l’énergie nucléaire pour l’électrolyse ou pour la décomposition thermique de l’eau. En un mot, pas d’hydrogène en quantité significative sans nucléaire. Elle signale à cette occasion qu’un laboratoire d’Argonne (USA) prétend avoir mis au point un catalyseur permettant la décomposition de l’eau à 500°C (au lieu de 800-900°C)

·                           ·         Le Monde (15/6) et Libération (17/6) traitent des problèmes de transport et stockage de l’hydrogène ; celui-ci n’est pas sans impact sur l’environnement ; en effet, s’il n’est pas un gaz à effet de serre, il est un remarquable destructeur d’ozone. Une utilisation massive d’hydrogène entraînerait, comme aujourd’hui pour le gaz naturel, des fuites importantes et son action sur la couche d’ozone serait nocive.

·                           ·         L’AFP (15/6) signale un projet islandais de produire de l’hydrogène en utilisant la chaleur des volcans dont ils disposent en abondance.

·                           ·         les Echos (17/6) et l’Usine Nouvelle (25/6) indique un accord de coopération sur les PAC entre l’UE et les USA. Les budgets sont 600 M € pour l’UE entre 2002 et 2006 (en fait 4 ans) et 1700 M $ sur 5 ans pour les USA.

·                           ·         Un labo de l’Université du Wisconsin (USA) annonce la mise au point d’un catalyseur à base de nickel, étain et aluminium, d’un coût 10 à 100 fois moindre que les actuels catalyseurs au platine, permettant d’obtenir un mélange d’hydrogène, méthane et dioxyde de carbone à partir de la décomposition de déchets organiques (Le Point 4/7).

·                           ·         Grenoble a accueilli en septembre un congrès international EHEC 2003 qui comportait plus de 100 communications sur l’hydrogène (Dauphiné 1/9).

1.2.3 Energie solaire

·                                       ·                     Selon International Herald Tribune, le Japon est le plus grand producteur d’énergie solaire (50 % de la production mondiale) ; le marché représenterait 4000 M $ d’ici 2010.

1.2.4 Divers

·                                       ·                     Plusieurs journaux (Guardian du 5/2 et les Echos.net du 17/3) signalent des études sur l’utilisation des courants marins profonds. Le principe consiste à placer des turbines au sein de ces courants mais ils soulignent que, si ce potentiel est important, les difficultés de la mise en œuvre restent considérables. L’utilisation de courants puissants, comme le Gulf Stream, requiert des turbines énormes, coûteuses et fragiles, et les petits courants plus superficiels sont plus aléatoires en rentabilité.

·                                       ·                     Selon Libération (24/6), la géothermie contribue en Ile-de-France à assurer une part grandissante du chauffage urbain collectif. Des sondages dans l’aquifère profond de cette région (- 1500 m) permettent de recueillir de l’eau à 70-80°C. Des projets régionaux sont en cours de réalisation pour étendre à d’autres communes de la ceinture parisienne. Aucun coût n’est cité dans cet article.

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2.DEBAT NATIONAL SUR LA POLITIQUE ENERGETIQUE

Ce sujet est bien traité ci-après au chapitre III; toutefois, il n’est pas inutile d’en rappeler quelques traits généraux et les conclusions auxquelles on est en train d’aboutir. Les écologistes ont boudé le débat officiel, arguant qu’il était faussé et n’avait pour but que de démontrer la nécessité de l’énergie nucléaire. Le débat a effectivement montré que, tout en clamant bien haut qu’un effort considérable était nécessaire pour les énergies renouvelables (essentiellement éolien, solaire et biomasse), d’ailleurs indispensable pour respecter nos engagements vis-à-vis de l’UE, ces énergies ne joueraient qu’un rôle marginal (mais néanmoins coûteux) dans le bouquet énergétique français. A contrario, le maintien de notre parc nucléaire existant n’était pas à mettre en cause et qu’il fallait penser dès maintenant à son renouvellement à partir de 2015 environ. D’où les annonces controversées récentes de Madame Fontaine, Ministre de l’Industrie, de la nécessité de lancer dès maintenant la construction d’un prototype de l’EPR (génération 3). Ceux qui sont en désaccord avec ce projet peuvent être classés en 3 catégories :

·                              ·         Les écologistes politiques, par idéologie, qui en outre regrettent que le débat n’ait pas mis assez en évidence que la consommation de combustibles carbonés est liée principalement aux transports routiers (camions, bus et cars, voitures individuelles) et au chauffage (habitations, industrie) et qu’aucune mesure ne soit envisagée pour réduire la consommation dans ces secteurs.

·                              ·         Ceux qui, comme les 3 membres du Comité des sages, estiment qu’il est urgent d’attendre et qu’il n’y a pas lieu de prendre de décision dès maintenant. Attendons 2010 au plus tôt pour décider éventuellement de construire de nouveaux réacteurs. Certains politiciens, de toutes tendances, peu sûrs de l’acceptation par le public de nouveaux réacteurs, rejoignent cette position.

·                              ·         Des acteurs du « lobby du nucléaire », notamment au CEA, qui considèrent que la construction d’un EPR constitue un choix de filière à long terme. Cela enlèverait, selon eux, tout intérêt aux études actuellement lancées sur de nouvelles filières comme les réacteurs à haute température (HTR) ou à sels fondus (génération 4).

Je m’en tiendrai là sans prendre position, sinon que si l’on considère que l’EPR sera nécessaire dans 10 ou 15 ans, il est temps d’en construire un prototype. En outre, même si la génération 4 débouche positivement dans 15 ans, on ne pourra en construire un prototype qu’à ce moment et on ne pourra disposer d’un outil industriel validé que 10 ans après, donc ne l’utiliser comme filière qu’à partir de 2050. Génération 4 n’est pas condamnée, mais ne peut venir à l’évidence qu’après Génération 3.

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                3.POLITIQUE ENERGETIQUE

                3.1 Nucléaire

·                                       ·                     Quelques polémiques, le plus souvent de mauvaise foi, au sujet des réacteurs nucléaires autorisés pendant quelques jours de canicule à rejeter dans les fleuves ou rivières de l’eau un peu plus chaude que d’habitude. Pour les anti-nucléaires, cela démontrait notre imprudence à miser sur le « tout nucléaire ». En fait, si nous n’avions pas eu ces centrales, nous aurions disposé de centrales thermiques qui auraient rejeté sensiblement les mêmes eaux chaudes. On pourrait épiloguer et développer, mais cela n’en vaut pas la peine.

·                                       ·                     Une dépêche de l’AFP fait état de chiffres fournis par la Direction Générale de l’Energie et des Matières Premières du Ministère de l’Industrie sur les coûts (en centimes d’euro) du kWh selon le moyen de production :

Biomasse 5 à 15,   Eolien 5 à 13,   Photovoltaïque 25 à 125,   Hydraulique 2 à 10,

Géothermie 2 à 10,   Energie marémotrice 8 à 15,   Nucléaire 3,2 à 3,5,   Charbon 3,7 à 4,

Gaz (cycle combiné) 3,3 à 4,3

Ces chiffres n’ont pas besoin de commentaires, sinon que le gaz est avantagé par le cycle combiné et reste cependant plus cher.

                3.2 Marché européen de l’énergie

·                           ·         Le marché de l’électricité en France est désormais ouvert à 37 %, les clients éligibles étant désormais ceux qui consomment au moins 7 Millions de kWh. La poursuite de l’ouverture commence à être un peu plus contestée (voir le Monde du 4/2 et du 23/8) à la lumière des tribulations du marché complètement ouvert de l’ensemble des pays nordiques. Il nécessite une très forte autorité de contrôle dépendant du pouvoir politique.

·                           ·         Les pays nordiques (Norvège, Suède, Finlande et Danemark) ont connu un hiver rigoureux. Les 2 premiers pays, dont l’approvisionnement électrique est hydroélectrique à 90 % pour la Norvège et à 50 % pour la Suède, n’ont pas pu assurer la forte demande de l’hiver à cause d’un été trop sec qui n’avait pas permis de remplir les lacs réservoirs !. Certains ont donc reçu une note d’électricité très salée. Après enquête, il est apparu que la pénurie n’était pas trop difficile à couvrir en achetant du courant dans des pays voisins, mais que les acteurs privés ont profité de la conjoncture pour corser les facturations. Cela a causé une grande indignation dans la population norvégienne principalement, qui demande une remise en cause du système actuel dans lequel il manque justement une autorité de régulation efficace.

·                           ·         Dans le Figaro (25/3), on trouve le classement des fournisseurs européens d’électricité sur la base de leurs parts de marché :

EDF  17 %   RWE (All.)  9,7 %   E.ON (All.)  9 %   ENEL (Italie)  8 %

   Les Echos du 23/7 révèlent l’évolution du prix du kWh dans le monde et le prix moyen ainsi atteint en juin 2003:

 

% augmentation

Prix moyen atteint (cent.d’euro)

Italie

9,4

9,3

USA

6,6

7,1

Allemagne

3,2

6,9

France

3,0

5,25

Grande Bretagne

-0,7

4,8

Finlande

33

4,7

Suède

21,5

4,0

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4.EUROPE

·                      ·         Les ministres des finances européens n’ont pas encore réussi à trouver un accord sur la taxation de l’énergie. Un ou deux pays ont bloqué le compromis prudent (prévoyant beaucoup d’exemptions particulières) élaboré par la Commission européenne. Les discussions se poursuivent.

·                      ·         En Belgique, le nouveau gouvernement, issu des récentes élections et qui ne comprend pas de Verts, envisage de retoucher la loi de sortie du nucléaire sans l’abroger. Il n’y a à ses yeux aucune urgence. Une autorisation d’augmentation de puissance pourrait être donnée à la centrale de Doel pour montrer que le nucléaire peut avoir de l’avenir.

·                      ·         En Allemagne, on réclame une autorité de régulation du marché de l’énergie pour 2004 au plus tard.

Par ailleurs, le marché des équipements pour l’énergie solaire a fait un bond considérable depuis un an ; toutefois la part du solaire dans la production d’énergie reste marginale : 0,03 %

·                      ·         En Grande-Bretagne, outre les difficultés persistantes de British Energy et de BNFL, l’événement a été la sortie du « White paper » (livre blanc) sur la politique énergétique. Conscient de l’épuisement des gisements de pétrole de la Mer du Nord et de la nécessité de réduire les émissions de gaz à effet de serre, le gouvernement propose un plan de développement de l’énergie éolienne, mais pas de construction de nouvelles centrales nucléaires. Toutes les dispositions proposées ne semblent pas en mesure de répondre aux problèmes posés.

·                      ·         En Russie, la Douma (Assemblée Nationale) a voté en février un plan de réforme de la production et distribution d’électricité qui va vers une forte libéralisation et l’abandon du monopole d’état.

·                      ·         Les 3 pays Baltes étudient la possibilité de construire (avec l’aide de la France et le concours d’AREVA ?) des réacteurs qui seraient probablement implantés sur le site d’Ignalina dont les actuels réacteurs d’origine russe doivent être démantelés à la demande de l’UE, condition exigée pour l’admission de la Lituanie dans l’Union.

·                      ·         En Bulgarie, une chambre de la Cour suprême avait annulé l’engagement du gouvernement de fermer la centrale de Kolozdui ; une autre chambre jugeant en appel a annulé …l’annulation. Dans Spent Fuel du 21/7, un article fait le point complet de la situation nucléaire dans ce pays.

·                      ·         L’Ukraine désire remplacer ses réacteurs de Tchernobyl, tous arrêtés aujourd’hui, par des réacteurs de conception occidentale. Le financement est compliqué du fait que le prêt promis par la BERD est assorti de condition économico-financières jugées inacceptables par le gouvernement ukrainien.

·                      ·         La Suisse, après un grand débat contradictoire, a repoussé en mai par référendum les deux propositions d’arrêt immédiat du nucléaire ( 67 %) et d’un moratoire plus progressif (60,3 %).

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5.MONDE

                5.1 USA

Le Sénat américain a voté en faveur d’un plan d’aide à la construction de 6 réacteurs par la garantie des emprunts que contracteraient à cet effet les électriciens.

La grande panne qui a touché récemment l’est des USA et une partie du Canada a mis encore en évidence le besoin d’une autorité de régulation.

                5.2 Chine

Le barrage gigantesque des Trois Gorges est terminé et sa mise en service a lieu progressivement. Lorsqu’il fonctionnera à pleine capacité, sa puissance installée sera de18200 MW. Néanmoins, devant la demande galopante d’énergie, il y aurait encore un manque de 25000 MW. Malgré la construction programmée de 4 à 6 réacteurs, il paraît difficile de satisfaire ces besoins. Actuellement, c’est toujours le charbon qui est le pourvoyeur majeur d’électricité de la Chine avec 82,1 % contre 16,7 % pour l’hydraulique et 1,2 % pour le nucléaire.

 

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ANNEXE 1

Programme Génération IV

                Ce programme a été lancé à l’initiative des USA et les Européens n’en étaient pas partenaires au départ. Le pragmatisme américain l’a emporté devant l’ampleur et le coût des tâches à accomplir et les Européens et en particulier la France y ont été admis. Les objectifs de ce programme sont ambitieux : déterminer une ou plusieurs filières de réacteurs nucléaires de 4e génération (à exploiter à partir de 2030) avec pour corollaire plusieurs points particuliers :

·                      ·         Réacteurs qui doivent pouvoir économiquement être de puissance modérée (300 MWe) pour répondre à des besoins locaux dans des pays dépourvus de réseau de distribution interconnecté et aussi susceptibles de rendre des services autres que la production exclusive de courant, comme la production d’eau douce par dessalement ou de vapeur.

·                      ·         Réacteurs capables de brûler le plutonium et les actinides mineurs tels que le neptunium, l’américium et le curium, voire susceptibles de surgénération.

·                      ·         Réacteurs produisant un vecteur à haute température (800 ou 900°C) nécessaire pour un meilleur rendement énergétique de conversion chaleur/électricité, mais surtout utile dans le cas du développement du vecteur hydrogène puisque la dissociation thermique de l’eau requiert de telles températures.

Un premier tri a abouti à retenir 6 filières, dont 4 à neutrons rapides. Pour la France, c’est le CEA qui est chargé de mener à bien la part échue à la France dans le programme. Ses études porteront sur le réacteur à haute température refroidi au gaz (hélium). La tenue aux hautes températures (800°C en régime normal et 1650°C en conditions accidentelles) n’est pas le seul ni le moindre des problèmes à résoudre. Les matériaux utilisés seront en outre soumis à des flux de neutrons particulièrement intenses. Les matériaux pris en compte dans les études sont des aciers spéciaux soudables en fortes épaisseurs (pour la cuve), des céramiques carbures et nitrures ou des composites à matrice céramique (pour les structures du cœur). Une autre solution étudiée est constituée par des alliages à base de fer renforcés par des particules d’oxyde d’yttrium. Les tests d’irradiation intense seront effectués dans des accélérateurs de particules, puis dans un réacteur comme Osiris à Saclay. Rappelons qu’un tel réacteur est capable de faire un peu de surgénération et de « brûler » les actinides mineurs. La mise au point des combustibles et de leur éventuel retraitement est aussi un défi technologique.

 

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ANNEXE 2

Hydrogène et piles à combustible

On a déjà beaucoup parlé dans cette rubrique de l’hydrogène remplaçant idéal pour certains des actuels carburants hydrocarbonés, dont le principal inconvénient est de produire du dioxyde de carbone, coupable par son accumulation dans l’atmosphère d’un accroissement indésirable de l’effet de serre. La combustion de l’hydrogène ne donnerait que de l’eau. L’hydrogène est présent en abondance sur notre planète comme constituant de l’eau. En revanche, il n’est pas disponible libre (comme le sont les hydrocarbures ou le charbon) et par suite ce n’est pas une source d’énergie. Ce ne peut être, comme l’électricité, qu’un vecteur d’énergie. Cela signifie que, comme l’électricité, il faut le produire.

Mais d’abord que pourrait-on faire de l’hydrogène une fois qu’on l’a produit ?

L’objectif serait de l’utiliser comme carburant, principalement dans les transports terrestres (véhicules lourds et légers) en lieu et place des produits pétroliers. A cette fin on peut concevoir deux voies :

·                     ·         Des moteurs à hydrogène qui utiliseraient sa combustion pour tourner

·                     ·         Des piles à combustible qui sont capables de transformer directement l’oxydation (ou combustion) catalysée de l’hydrogène en courant électrique qui, lui, entraînerait un moteur électrique.

On ne détaillera pas ici la technologie de ces deux voies. On se contentera de signaler les problèmes pratiques que pose l’emploi de l’hydrogène à cause de certaines de ses propriétés :

·                     ·         L’hydrogène est le plus léger de tous éléments chimiques ; les propriétés induites sont qu’il est extrêmement fugace, c’est-à-dire qu’il est susceptible de diffuser même à travers une paroi métallique de faible épaisseur et donc de s’échapper. On conçoit que cette propriété ne peut que rendre très difficile son stockage et son transport.

·                     ·         L’hydrogène est, avec l’hélium, le gaz le plus difficile à liquéfier ; il faut descendre à des températures très inférieures à –250°C pour y parvenir.

·                     ·         L’hydrogène forme avec l’oxygène (et donc aussi avec l’air) des mélanges explosifs qui le rendent assez dangereux à manipuler.

Tout cela montre le chemin qui reste à faire, en dehors des moteurs et des piles à combustible, pour banaliser l’hydrogène. Comment recharger une voiture en hydrogène quand elle aura consommé sa réserve ? Doit-on envisager des bouteilles métalliques d’hydrogène comprimé ? Doit–on disposer d’un réservoir isolé et le recharger en hydrogène liquide ? Doit-on éviter ses risques et utiliser des composés plus stables que lui comme par exemple des borohydrures ? Comment organiser un réseau fiable d’alimentation des véhicules en hydrogène ? C’est à l’examen de ces problèmes que certains sceptiques pensent aujourd’hui que cela n’aboutira jamais. Mais on ne peut pas continuer à rejeter du dioxyde de carbone nocif pour le climat à moyen et long terme et de plus tous prédisent que, à un terme de 50 à 80 ans, on ne disposera plus de réserves de gaz naturel et de pétrole. On a donc le temps de faire les études nécessaires au développement de la filière hydrogène qui sera probablement indispensable, sauf découverte géniale imprévisible.

                On s’en tiendra donc là pour ce numéro. Dans une prochaine édition, on pourra parler de la production de l’hydrogène.

 

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III.    CENTRALES NUCLEAIRES

Les nouvelles concernant les centrales nucléaires données ci-après font suite à celles déjà exposées dans les bulletins précédents de l’ARSCO auxquels il sera bon de se référer le cas échéant.

Depuis le dernier bulletin, quelques évènements d'importance ont particulièrement intéressé l'industrie nucléaire française. Parmi eux :

Le débat sur l'énergie a commencé au printemps 2003 par tout un ensemble de manifestations qui ont permis à une commission, formée par le Ministère de l'Industrie, de rassembler les matériaux nécessaires à un rapport de synthèse ; actuellement une première version de ce rapport est sur Internet et peut faire l'objet d'observations. A l'automne une version définitive sera discutée au Parlement, puis au début de 2004, une proposition de loi sur l'énergie sera soumise au vote. Dans ce texte, devrait être précisé en particulier la place du nucléaire dans le pays. Les divers acteurs du nucléaire espèrent pouvoir prendre appui sur cette loi pour lancer la construction du premier réacteur de type EPR. EDF a depuis quelque temps appelé de ses vœux le lancement de ce prototype. En de nombreuses occasions, elle a démontré, chiffres à l'appui, qu'il était temps de prendre cette décision, si l'on voulait être certain de disposer, avant 2020, d'un réacteur éprouvé pour le remplacement des réacteurs actuels, en supposant que les autorité de sûreté les autorisent à rester en exploitation au delà de 40 ans. Le Rapport BESSON, récemment paru, vient de confirmer ce point de vue sans ambages.

L'EPR serait ainsi l'élément de base des réacteurs de 3ème génération en attendant que soient disponibles ceux dits de 4ème génération. Ceux-ci ont fait l'objet de la 1ère Convention Nationale de la SFEN. Les différentes présentations faites au cours de ces journées ont clairement démontré que les types de réacteurs retenus ne pouvaient être disponibles et expérimentés avant 2050, d'où l'urgence de lancer dès maintenant la génération 3.

1. GENERALITES ET INTERNATIONAL

Selon NUCNET, le nombre de tranches nucléaires en exploitation dans le monde a crû de deux unités en 2002. Cette augmentation résulte de cinq mises à l'arrêt et de sept mises en service. La puissance installée est passée  de 354 à 360 milliards de kW. Selon l'AIEA, 441 tranches sont en exploitation fin 2002 et la production d'électricité d'origine nucléaire s'est élevée en 2002 à 2.574 milliards de kWh.

2. EUROPE

 ALLEMAGNE

 

Le réacteur d'OBRIGHEIM (REP de 340 MWe), le plus ancien réacteur actuellement en service en Allemagne, sera arrêté fin 2005 après 37 années d'exploitation.

BELGIQUE

·         ·            Le Sénat a entériné la sortie progressive du nucléaire des 7 tranches belges entre 2015 et 2025.

·         ·           ELECTRABEL a demandé l'autorisation d'accroître la puissance nominale du réacteur de Doël de 10 % et espère bien que la vie du réacteur pourra être prolongée.

 BULGARIE

·         ·           Conformément aux engagements pris en liaison avec leur demande d'adhésion à la CEE, les tranches 1 et 2 (VVER) de Kozloduy ont été arrêtées le 31 décembre 2002. Liés à cet arrêt, EDF et BNFL ont passé un contrat d'assistance.

·         ·           Le gouvernement a sollicité les constructeurs pour avoir des offres pour son site de Belene. AECL, Westinghouse, Skoda, Framatome ANP et les Russes auraient répondu. Vu la taille du réseau bulgare, la puissance du réacteur ne devrait pas dépasser 1000 MWe.

FINLANDE

Le 5ème réacteur du pays, même si l'EPR 1500 est finalement retenu, ne sera pas suffisant pour satisfaire les besoins et la Finlande devra continuer à importer de l'électricité russe à des prix souvent très élevés.

 FRANCE

·         ·           Le bilan de la production d'électricité publiée par EDF montre que 78 % de celle-ci a été d'origine nucléaire en 2002 :

                - production totale 533 milliards de kWh soit + 1,9 % ;

                - production nucléaire 415,5 milliards de kWh soit + 4 %.

·         ·            La pointe de la puissance consommée a dépassé 80 000 MW en janvier 2003.

·         ·           EDF a passé à FRAMATOME ANP une commande de combustibles pour environ un milliard d'Euro. Cette commande devrait pouvoir couvrir 80 % des besoins d'EDF pour les quatre prochaines années. Les 20 % restants ont été commandés à WESTINGHOUSE (exigence de diversification imposée par Bruxelles).

·         ·           EDF équipera ses 19 sites nucléaires d'un simulateur de pilotage pour faciliter la formation in situ du personnel d'exploitation.

·         ·           Le rapport de l'Inspection Générale d'EDF pour la Sûreté Nucléaire pour 2002 montre des tendances favorables : moins d'incidents classés dans l'échelle INES, baisse de la dosimétrie moyenne subie par les agents, meilleure disponibilité du parc : 82 % (81,1 % en 2001). 1 % de taux de disponibilité gagné représente sur une année environ 150 M€.

·         ·           La canicule de l'été 2003 a entraîné plusieurs contraintes pour les réacteurs du parc EDF. La température à l'intérieur des enceintes est montée anormalement, frisant les
50°C autorisés. Plusieurs enceintes ont dû être arrosées extérieurement. Par ailleurs le débit des rivières a diminué et la température de l'eau à l'amont des centrales était plus élevée qu'initialement prévu. Certains réacteurs ont du réduire leur production et les seuils de températures maximum de rejet de certains autres ont dû être temporairement relevés. L'Allemagne a dû accepter des dérogations semblables.

·         ·           Le RNR Phénix a redémarré à Marcoule et permettra de poursuivre les expériences de transmutation des déchets à vie longue (Axe N° 1 de la loi Bataille de 1991).

·         ·           EDF va consacrer 3.milliards d’ Euro à la déconstruction de huit tranches d'ici 2025.

·         ·           Une expérience de réacteur hybride a été conduite sur Masurca dont la puissance a été contrôlée à l'aide de l'accélérateur GENEPI. Selon Carlo Rubbia, un réacteur de ce type pourrait être utilisé pour transformer les actinides des déchets de retraitement en produits à vie courte.

HONGRIE

Lors de l'arrêt de la tranche Paks2, on a constaté qu'une trentaine d'éléments combustibles étaient recouverts d'un dépôt ferrugineux, consécutif au nettoyage des générateurs de vapeur deux ans avant. Au lieu de remplacer ces combustibles par des éléments neufs, comme cela avait été fait en Finlande sur un réacteur du même type, l'exploitant a choisi de nettoyer chimiquement ces combustibles en les mettant ensemble dans un bain approprié. Il semble qu'il ait sous-estimé les problèmes d'évacuation de chaleur et de multiplication du flux neutronique. Si bien que les éléments furent en partie détériorés ; un dégagement de gaz radioactif a pu être observé. Le réacteur n'a donc pas pu redémarrer. La recherche de responsabilité est particulièrement difficile. Le gouvernement a demandé à l'AIEA de l'aider à évaluer les causes de l'incident. La responsabilité de FRAMATOME ANP pourrait être engagée, étant donné que la cuve de traitement a été fournie par cette société.

 ROUMANIE

Un consortium dirigé par la Société Générale a consenti un crédit de 400 M€ pour la poursuite de la construction de la seconde tranche (type Candu) de la centrale de Cernavoda. D'autres tranches du même type devraient suivre.

REPUBLIQUE TCHEQUE

La seconde tranche du site de Temelin a atteint sa puissance nominale de 1000 MWe en mars 2003.

ROYAUME UNI

La dernière tranche de Calder Hall a été arrêtée le 31 mars 2003 après 47 années de service.

 SUEDE

·         ·       Les puissances des tranches Ringhals 3 et 4 et Forsmark 1, 2  et 3 vont être augmentées d’un total de 240 MWe.

·         ·       Faute de source d’énergie alternative, la Suède va prolonger de deux ans la vie de la tranche Bärseback2 (BWR de 600 MWe).

·         ·       L’utilisation de combustible MOX a été autorisée dans le réacteur de Oskarshamn 3. Le MOX sera fabriqué par BNFL.

 SUISSE

Les cinq tranches suisses ont produit en 2002, 40 % de la production d’électricité du pays avec un taux moyen d’utilisation de 92 %.

UKRAINE

Un fonds de 785 millions d’Euro a été constitué pour réaliser un nouveau sarcophage sur la tranche  Tchernobyl 4.

 

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3. AMERIQUE

ETATS-UNIS

·         ·       FRAMATOME ANP s’est vu confier par la Compagnie Public Service Electricity and Gas (PSEG) la fourniture de 4 GV (générateurs de vapeur) de remplacement pour le REP 2 du site de Salem. Ceux-ci seront fabriqués à Châlon et livrés en avril 2006.

·         ·       FRAMATOME ANP a reçu de trois exploitants américains des commandes pour le remplacement de couvercles de 8 réacteurs.Ces travaux vont s’étaler de 2004 à 2008.

·         ·       La NRC (Autorité de Sûreté) a accordé à l’électricien Dominion des extensions de vie de 20 ans pour quatres nucléaires (jusqu’en 2032 à 2040).

·         ·       L’électricien Duke Energy a demandé à la NRC (Autorité de Sûreté) l’autorisation d’introduire quelques combustibles MOX dans certains de ses réacteurs, à titre expérimental. Les combustibles seraient soit belges, soit français, la NRC n’ayant pas encore donné d’autorisation pour l’usine MOX de DCS.

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4. ASIE

CHINE

·         ·       FRAMATOME ANP modifiera certains appareillages de Daya Bay pour les faire bénéficier des évolutions liées à la construction des réacteurs Lingao.

·         ·       Il faut noter que les deux tranches de Lingao ont été construites par FRAMATOME ANP en moins de cinq ans, ce qui prouve la maîtrise des délais de cette entreprise.

·         ·       EDF servira de conseil pour l’exploitant du réacteur 2 de Qinshan.

·         ·       Le Premier Ministre a donné son accord pour la construction de quatre nouvelles tranches. La construction devrait démarrer en 2005.

·         ·       La Chine et FRAMATOME ANP ont formé une société afin de prendre en charge les différents travaux d’entretien des réacteurs chinois (SNE)

 INDE

La Russie a signé avec la Chine un contrat de fourniture de 2 tranches VVER 1000 pour le site de Kundankulam. La Russie fournira également le combustible.

 IRAN

La Russie fournira le combustible du 1er réacteur du site de Bushehr en construction. Une commission mixte étudie la possibilité d’un second réacteur.

 JAPON

Après plus de trois ans de difficultés, Japan Atomic Power et Kansai Electric Power vont reprendre une tentative de charger du MOX en réacteur.

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IV.- NUCLEAIRE ET ENVIRONNEMENT

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1.- ENERGIE ET EFFET DE SERRE.

Le grand débat organisé par le gouvernement sur les orientations à choisir pour garantir les sources d'énergie en France fait l'objet de communications de nombreux experts et industriels.

Dans ce contexte, la SFEN insiste sur l'urgence de lancer le prototype de REP étudié par FRAMATOME pour le renouvellement du parc actuel dans les années 2015.  Elle préconise de légaliser le pourcentage d'électricité produite sans rejet de CO2, afin d'éviter le recours au gaz naturel, apparemment moins couteux en investissements, mais qui conduit "droit dans le mur".

Dans le cadre des rencontres perspectives du Sénat, l’attention est portée sur la nécessité pour l’humanité de réduire d’un facteur 2,et le plus vite possible, nos émissions de gaz à effet de serre. Ce qui veut dire beaucoup plus pour les pays industrialisés. Cependant, l’Europe est en retard sur ses objectifs fixés à Kyoto, particulièrement l’Autriche et le Danemark, alors que la France, le Royaume Uni et la Suède tiennent leur objectif. De cette situation résulte la mise en place d’un commerce de « droits d’émission » pour les rejets de gaz à effet de serre.

Des experts mettent aussi en garde contre les climatiseurs sur les autos, responsables de fuites importantes de leur gaz frigorigène, très grand responsable d’effet de serre.

L’été que vient de vivre l’Europe donne du poids aux annonces du réchauffement de l’atmosphère. Outre les économies d’énergie, prônées par les gouvernements responsables, il faut songer à l’économie de l’eau qui est de même importance.

Des écologistes ont dénoncé les rejets d’eau chaude des centrales nucléaires au plus fort de la canicule. Une confusion a été créée à ce sujet. Il est vrai que certaines tranches installées au bord de grands fleuves comme Fessenheim sur le Rhin ou Tricastin sur le Rhône sont refroidies directement par l’eau circulant dans le fleuve. Il en est de même pour les tranches installées en bord de mer ou celles du Blayais dans l’estuaire de la Gironde. Pour toutes les autres, l’eau de réfrigération tourne en circuit fermé sur un réfrigérant atmosphérique, et se refroidit simplement par évaporation. Par contre, dans ce cas, une petite fraction de l’eau refroidie (4 à 5%) est rejetée au fleuve parce qu’elle contient une forte proportion des sels minéraux concentrés du fait de l’évaporation. C’est pour ce modeste rejet qu’une dérogation peut être demandée. Encore est-il nécessaire que le débit d’eau résiduel en rivière le permette. Cette année, le débit des rivières a parfois été si bas que le risque de devoir arrêter certaines tranches a été évoqué. Il en a été de même pour les centrales thermiques à flamme bien entendu.

Pendant la même période, faut-il rappeler que les éoliennes ne tournaient pas en Europe, et que les centrales hydrauliques étaient gérées au ralenti pour économiser l’eau. Les vrais écologistes pouvaient s’éclairer à la bougie !!.

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2.- RETRAITEMENT-RECYCLAGE. COMBUSTIBLES MOX.

Un combustible retraitable pour réacteurs de recherche est en cours de développement en France et aux USA. Il s’agit d’un alliage uranium-molybdène pouvant titrer jusqu’à 8 grammes d’uranium par cm3. Ce matériau pourrait remplacer les anciennes plaques d’uranium-aluminium qui équipent la plupart des réacteurs de recherche.

Le stock de combustibles irradiés en Russie dépasse 16000 tonnes, et les écologistes russes s’opposent à la réception de nouveaux assemblages venant de l’étranger tant qu’un effort n’aura pas été fait sur le complexe MAIAK destiné à les retraiter. Cette position crée un souci majeur pour la centrale bulgare de Kosloduy, encombrée de ses combustibles irradiés, qui doit rechercher un moyen d’entreposage.

Sellafield programme l'arrêt de retraitement dans l'unité Thorp en 2010, à l'achèvement des contrats conclus. Il faut noter que cette installation ne parvient pas à assurer ses contrats à la cadence escomptée, induisant, du fait principalement de son fontionnement à 50 % de sa capacité, de fortes pertes financières.

En Inde, le retraitement sur place des combustibles issus des réacteurs VVER fournis par la Russie est accepté selon les termes d'un accord négocié par le DAE indien sous le contrôle de l'AIEA. Le plutonium extrait sera réutilisé dans l'un des  réacteurs comme MOX.

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3.- GESTION - TRANSPORT DES DECHETS.

Le laboratoire de Bure est victime d’une succession de retards qui rendront difficile  pour l’ANDRA sa démonstration du fonctionnement d’un site souterrain à l’échéance de 2006.

Le nouveau centre de stockage des déchets très faiblement radioactifs vient d’être mis en service par l’ANDRA près de Troyes.

Une entreprise française de fonderie se propose d’entreprendre un recyclage des conteneurs d’UF6 vides, déclassés après de nombreuses années de service. Le stock de ces « déchets » entreposés sur le site de Bollène, atteint de l’ordre de 1600 tonnes. COGEMA mettrait à la disposition de l’entreprise les méthodes de décontamination nécessaires.

En Suisse, le site de  Benken, retenu pour le stockage définitif de déchets radioactifs, est fortement contesté par Berlin en raison de sa situation : à 2 km du Rhin, frontière entre les deux pays.

Le gouvernement britannique envisage l’enfouissement profond de déchets sur la côte nord de l’Ecosse.

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4.- DIVERS

Le plan particulier d’intervention concernant le site industriel de Marcoule vient d’être remanié et couvre une zone élargie englobant 24 communes du Gard et du Vaucluse, soit plus de 80.000 personnes.

Le radon, gaz radioactif émis lors de la décroissance de l’uranium naturel, est la principale cause d’irradiation de la population française dans 31 départements. Un arrêté sera prochainement promulgué prescrivant le dépistage de ce gaz dans les espaces ouverts au public.

Pour réduire le risque de production de plutonium militaire en Russie, les USA offrent leur participation au déclassement de trois réacteurs plutonigènes et leur remplacement par des centrales thermiques.

Sur le site hongrois de Pacs, un incident sérieux (niveau 3, echelle INES) s’est produit sur un lot de trente assemblages combustibles partiellement usés en cours de nettoyage dans une cuve. Le dispositif était mis en oeuvre par une équipe de FRAMATOME, les assemblages endommagés étaient de provenance russe, et l’origine de l’avarie non élucidée. Un échauffement anormal s’est produit au cours du nettoyage, entraînant la rupture de nombreuses gaines.

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5.- SURETE NUCLEAIRE

 – France

Un récent décret classant les transports de matières nucléaires sous timbre "secret-défense" provoque les remarques agressives des anti-nucléaires.

La SFEN a publié, à l’occasion du débat sur l’énergie, un document de synthèse sur la sûreté nucléaire qui résume efficacement les divers aspects du débat.

La Manche semble être la région de France la plus surveillée par les Autorités de Sûreté Nucléaire : 46 inspections à La Hague et autant d'intérêt pour les 44 incidents d'exploitation de la centrale de Flamanville, dont un lié à un défaut notoire de vigilance pendant un cycle de maintenance.

Les militants "écologistes" relancent quelques actions contre les transports nucléaires, notamment les mouvements de plutonium entre la Hague et les sites de fabrication MOX.

 – U.S.A.

Les cuves et couvercles des réacteurs américains inquiètent les exploitants : des suintements d’acide borique apparaissent sur les plus anciennes installations, et plusieurs couvercles de cuve seront changés par anticipation.

La Cour des Comptes américaine (G.A.O) s’est prononcée sur les risques liés aux transports de combustibles irradiés et les considère peu vulnérables vis-à-vis des attaques terroristes, notamment en fonction de la robustesse des châteaux de transport.

Les laboratoires nationaux de recherche sur les armements nucléaires ne seraient pas assez rigoureux vis-à-vis du risque de dispersion de matières radioactives.

 – Russie

Le sarcophage qui confine le réacteur accidenté de Tchernobyl donne de plus en plus de soucis aux responsables de Moscou et d'Ukraine.

La révélation de documents secrets fait état de nombreux ennuis de matériels sur cette centrale dès le début des années 1980.

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–  Irak

Conséquence des combats, un site nucléaire irakien étant resté sans surveillance plusieurs jours consécutifs, des pillards ont profité de cette lacune pour emporter tous les matériels intéressants chapardés dans les bureaux et autres logements.

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V.      NUCLEAIRE ET POPULATION

Nouvelles brèves

                1.En France, le semestre écoulé a vu quelques prises de position majeures sur le nucléaire, en juillet à l’Académie de Médecine (celle-ci très favorable à notre industrie), lors des deuxièmes rencontres parlementaires sur l’Energie Nucléaire, en mars, très équilibrées, ou à Sciences Po Paris avec le programme de recherche et d’enseignement “ Science , environnement et société “ où toutes les voix se sont fait entendre. Et ce, même si le débat Energie, très officiel, n’a pas mobilisé les Français, “occulté” peut-être par le grand concert sur les retraites ou la guerre en Irak

                (voir Annexe 1).

Nos bases institutionnelles ou règlementaires se sont enrichies, quant à elles, d’un projet de charte de l’environnement alors qu’un décret classait “secret défense” le transport de matières nucléaires, au grand dam des Verts bien entendu (voir Annexe 2).

Marcoule, quant à lui résonnait des débats de l’enquête publique sur l’augmentation de capacité de Melox.

On n’évitera pas non plus quelques contentieux, de portée limitée au demeurant, notamment sur Greenpeace et ce qu’on pourrait appeler l’effet hexagonal de Tchernobyl (voir  Annexe 3).

2.Dans le monde, on relèvera, dans l’actualité, sur la période qui nous intéresse,quelques enquêtes d’opinion avec des sondages assez encourageants dans des pays aussi divers que la Suède, le Canada, les Pays-Bas, l’Autriche ou la Hongrie (voir Annexe 4).

Bien sûr, dans des débats politiques, les préoccupations de prolifération ne sont pas absentes, même si elles ne sont pas neuves, avec l’affirmation par la Corée du Nord de son programme militaire.

 Par contre, il semble que la visite à Téhéran le 21 octobre des ministres français, britannique et allemand des affaires étrangères ait obtenu des résultats positifs. L’Iran s’engage à coopérer totalement avec l’AIEA, promet de suspendre l’enrichissement de l’uranium et accepte les visites surprises de ses installations.

Ajoutons que  les travaux de la Convention qui doit doter l’Europe d’une constitution semblent susciter l’intérêt hostile de ceux qui trouvent  dans le Traité Euratom un texte trop favorable à une industrie qu’ils aimeraient voir disparaître (voir Annexe 5).

Enfin des échos divers d’affaires anciennes pour la plupart (voir Annexe 6).

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ANNEXE 1

Prises de position

1. Dans un texte remis début juillet à l’AFP, l’Académie de Médecine recommande quasi unanimement de “privilégier la filière nucléaire”. Elle estime que les filières energétiques ne présentent pas toutes les mêmes risques pour la santé, et qu’il y a “urgence” à réduire la production de gaz à effet de serre. Le maintien de la filière nucléaire est justifié “dans la mesure où elle s’avère avoir le plus faible impact sur la santé par kilowatt produit”.

2. Par ailleurs ont été tenues, au mois de mars, à l’initiative des députés Christian Bataille et Claude Birraux, les deuxièmes Rencontres Parlementaires sur l’Energie Nucléaire pour que “Progrès scientifique et progrès démocratique aillent d’un même pas”. Le point a été fait sur l’avancement des recherches sur la gestion des déchets à haute activité ou à vie longue avec la participation de Claude Haigneré, Ministre déléguée à la Recherche et Roselyne Bachelot, Ministre et l’Ecologie et du Developpement durable. Il s’agit de donner aux Français une idée claire des vrais enjeux et de leur permettre, selon les ministres, de leur donner, des déchets radiooactifs, une conception plus proche de la réalité technique dans la perspective du bilan qui sera présenté au Parlement en 2006. Dans ce cadre,  M. Yves le Bars, Président de l’Andra, a présenté le centre existant de stockage de l’Aube pour les déchets de faible et moyenne activité et le centre en cours d’ouverture de Morvilliers pour les déchets de très faible activité.

3. A Sciences Po Paris fin juin, le programme de recherche et d’enseignement “Science, environnement et société” a fait écho au débat sur l’énergie. Le professeur Charpak a rappelé que pour faire face aux besoins mondiaux en énergie, les pays émergents avaient le choix entre le charbon et le nucléaire et qu’il leur conseillait ce dernier, énergie propre, non productrice de CO2. En revanche pour Bernard Laponche, “consultant indépendant en énergies” le nucléaire n’amène pas à une diminution de consommation de pétrole en France, produisant “ l’illusion d’abondance” et ne voit de solution que dans les économies d’énergie…..Pour Frédéric Mariller de Greenpeace, les déchets nucléaires sont ingérables, seul 5% de l’uranium est recyclé et les tonnes de Mox s’accumulent évidemment !.M. Bertrand Barré, d’AREVA, a mis en parallèle le drame, certain mais isolé, de Tchernobyl et les nombreuses explosions dues au gaz, a contesté la nuisance des déchets et a relativisé les risques de prolifération.

4. Il reste que le débat national sur les énergies, organisé par le gouvernement et qui s’est achevé fin mai à la cité des Sciences à Paris n’a guère mobilisé les Français alors qu’il doit inspirer la politique énergétique sur les trente ans à venir. Est-ce dû au conflit en Irak, à la querelle sur les retraites, à une organisation défectueuse, ou, si l’on en croit les écologistes, toujours méfiants, à un débat truqué au départ, débat dont ils se sont retirés! ? On ne peut que le regretter alors qu’un certain nombre de personnalités (Jean Michel Charpin, directeur général de l’INSEE, Jacques Labeyrie, directeur de l’Agence de l’Environnement et de la maîtrise de l’Energie, Philippe Lazar, président du Conseil Supérieur de la sûreté et de l’information du nucléaire, Yves de Bars président de l’Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs, Jean Christophe Le Duigou, secrétaire confédéral de la CGT, Emile Malet directeur de la Revue Passages  et Jean Paul Schapira, directeur de recherche au CNRS) appelaient le gouvernement en début d’année à “mettre à plat le dossier nucléaire” jugeant “qu’on ne peut qu’être frappé par la divergence entre l’opinion d’une bonne majorité de spécialistes sur l’intérêt de l’énergie nucléaire et l’existence à son sujet de nombreuses inquiétudes, diffuses ou exprimées avec vivacité, au sein de la population”.

On peut bien sûr interroger les citoyens et souvent les réponses obtenues donnent une idée de l’ampleur de la tâche. Selon un sondage BVA réalisé en décembre dernier, l’argument le plus fort contre le nucléaire reste pour les Français l’accident de Tchernobyl (39%), puis le manque de transparence pour 23% (mais un projet de loi est prévu pour la fin de cette année et Annie Sugier insiste sur le rôle nouveau à ce sujet de contre-expertise de l’IRSN, fruit de la fusion de l’IPSN et de l’OPRI) et les déchets (20,9 %). Même son de cloche dans un sondage IFOP de mai dernier avec une “progression” pour les déchets (62 %) alors que vient en tête des arguments favorables au nucléaire l’indépendance énergétique (49%).

Le débat demeure ouvert bien sûr et Remy Carle a pu sur BFM défendre le nucléaire par rapport aux combustibles fossiles en demandant que la route du nucléaire demeure ouverte parmi d’autres voies, thèse de la présidente d’AREVA, tout en soulignant l’intérêt de l’EPR contesté par le vert Yves COCHET et de manière plus surprenante par Laurent Fabius. Maurice Allegre, qui a le sens de la formule, parle d’intégrisme écologique dans l’EXPRESS…

ANNEXE 2

Institutions-Réglementation

 – Très attendue par les associations de défense de l’environnement, la charte de l’environnement, destinée à être ajoutée à la Constitution a été présentée en juin au Conseil des Ministres. Madame Roselyne BACHELOT a insisté sur l’ajout au principe pollueur-payeur le principe de réparation qui va impliquer qu’il ne suffit pas de payer pour avoir le droit de polluer, qu’il faut aussi réparer les dégâts que l’on fait. Elle a également souligné la présence du principe de précaution soit “tant que la Communauté Nationale n’a pas l’évaluation exacte des risques, la connaissance du risque qu’elle est capable de prendre, qu’elle veut prendre, la précaution s’impose”.

La Ministre s’est prononcée à cette occasion pour une “diversification du bouquet énergétique, avec un mix  énergie nucléaire/énergies renouvelables”.

Il semblerait que les propos de la ministre répondent à certaines critiques présentées au mois d’avril dans le Monde par Corinne LEPAGE craignant notamment que soit substitué au principe de précaution un simple “principe d’anticipation”sans sanction juridique alors même que certains tentaient de faire reposer non plus sur le pollueur mais sur l’Etat, c’est-à-dire le contribuable, la responsabilité des dommages liés aux nouvelles technologies, dès lors qu’une autorisation aurait été délivrée.

 - Au chapitre du transport des matières nucléaires, un arrêté ministériel publié le 9 août limite la divulgation d’informations sur les convois qui pourrait accroître le risque terroriste. Ce classement en “Secret Défense” suscite la colère de Greenpeace qui y voit rien moins qu’une “véritable entrave à la liberté d’expression”.

 - Monsieur Roger CLARKE, président de la Commission Internationale de protection radiologique (CIPR) a annoncé au mois de juin à Montpellier à l’occasion du congrès national de radioprotection que la radioprotection, toujours centrée exclusivement sur l’homme, devrait désormais prendre aussi en compte la protection de l’environnement. A noter qu’Annie Sugier, directrice de la protection de l’IRSN a été nommée présidente du “Comité 4” qui élabore la doctrine de la CIPR.

 - Conflit entre l’Autorité de Sûreté Nucléaire et l’IRSN après la publication par ce dernier à l’occasion du 17ème anniversaire de Tchernobyl d’une carte corrigeant à la hausse la contamination du territoire français, publication jugée “inopportune” par André Lacoste, directeur de l’Autorité de Sûreté. Réaction virulente également du professeur Auvengo.


ANNEXE 3

Protection du Public – Incidents

 - Une enquête publique s’est déroulée dans les communes du Gard Rhodanien et du Vaucluse concernées par la demande d’extension de capacité de l’usine MELOX à Marcoule (de 101 à 145 tonnes). Avis favorables de la part de nombreux conseils municipaux concernés et du syndicat CFDT. Sans surprise les organisations écologistes critiquent l’enquête et Greenpeace s’est même refusée à remettre comme annoncé un document à la commission d’enquête publique.

 - Refus en juillet de la préfecture de la Manche d’accueillir une prétendue “inspection” de documents administratifs par une “cellule citoyenne de contrôle et d’inspection des matières fissiles” créée par Greenpeace, le principe d’une audience n’étant quant à lui pas exclu…

 – En début d’année, le Tribunal de Cherbourg a condamné Greenpeace en référé pour le paiement de près de 100.000 euros suite à deux manifestations en 2000 et 2001 hostiles à un débarquement de combustibles usés et à un embarquement de MOX. Par ailleurs Greenpeace s’est déclarée prête à débourser seulement 10.000 euros et non la somme de 111.821,54 euros d’indemnisation au profit du Défi Français dont le voilier avait été heurté par un bâteau des écologistes le 18 mai 2002 à Lorient.

En revanche, la Cour d’Appel de Paris a donné gain de cause à l’organisation écologiste dans deux litiges l’opposant depuis l’été 2002 à Esso et AREVA qui lui reprochaient d’avoir parodié leurs marques. Ceci sur la base de la liberté d’expression alors que la contre façon de marque “n’était pas établie avec la certitude requise” selon la Cour.

Enfin, une femme atteinte d’un cancer de la thyroïde, qui impute sa pathologie au passage du nuage radioactif de Tchernobyl en 1986 a déposé en début d’année une plainte devant la Cour de Justice de la République contre cinq anciens ministres.

ANNEXE 4

Les sondages d’opinion

 – Ils ont été effectués dans un certain nombre de pays parfois inattendus. Ainsi en Hongrie si un sondage conduit en juin montre que 73 % des Hongrois acceptent l’usage du nucléaire dans le pays, un incident sur PAKS avait fait tomber en 2002 le pourcentage des gens satisfaits en matière de sûreté à 24 %. Framatome ANP a été consulté.

 – Résultat globalement positif, pourrait-on dire, au Canada, où la moitié des personnes intérrogées sont favorables au nucléaire et très critiques à l’égard du charbon. Si le souci de la sécurité est majeur, l’opinion est bonne quant aux installations du pays mais critique quant à la question des déchets. Chez nos voisins hollandais, 21 % de la population est désormais favorable à l’énergie nucléaire contre 10 % un an auparavant. Et la fermeture de la centrale de Borsselle récolte moins de suffrages qu’auparavant : cette année, seuls 50 % des Neerlandais se déclarent favorables à une telle mesure contre 53 % l’année dernière et 60 % en 1999 !

 – En Suède 50 % exactement des personnes intérrogées sur un échantillon représentatif de 1021 agés de plus de 16 ans ont répondu que le recours au nucléaire était “acceptable”,

19 % réclamant même que chaque réacteur arrêté soit remplacé par une nouvelle tranche ! Sur l’autre moitié 12 % jugent qu’il faut agir au cas par cas c’est-à-dire remplacer les réacteurs nucléaires “quand c’est nécessaire”, contre 71 % qui estiment qu’il faut tout arrêter, mais graduellement. Et les Suédois de considérer à 48 % que le facteur “très important” en faveur de l’usage du nucléaire est l’absence de production de CO2 des centrales, 38 % jugeant “assez important” cet aspect de la question. Et la presse étrangère comme “The Observer” admire la gestion du dossier de stockage de déchets près d’Oskarsham et son acceptation par l’opinion, y voyant notamment le poids des instances régionales.

 – Enfin, sorte de sondage à l’envers si l’on ose dire, le nombre de signatures d’une consultation populaire lancée en Autriche par Greenpeace en faveur d’une “Europe sans nucléaire” n’a été que de 131.853, soit seulement 2,2 % du corps électoral…..Ce n’est peut être pas une victoire décisive mais on rappellera que par cette consultation, l’organisation écologiste ne visait à rien moins que de faire annuler, selon l’AFP, les 29 nouveaux projets de centrales existant en Europe, notamment en Finlande, en Russie, en République tchèque, en France, en Grande Bretagne, en Bulgarie et en Roumanie!!!

ANNEXE 5

Les débats politiques

 - C’est d’abord le théâtre européen qui a vu un débat, lancé par les Amis de la Terre qui semblent avoir rendu public des documents communautaires sur l’aide apportée par l’Etat National à British Energy, lequel a réagi contre cette divulgation. Mais le cas a relancé les débats sur le Traité Euratom entre le Commissaire Européen à la Concurrence, Mario Monti, et le Commissaire à l’Energie Loyola de Palacio. Si celle-ci devait imposer son avis, alors les exploitants comme British Energy souffrant d’un manque de provisions pourraient demander des subventions à leurs gouvernements sans avoir à craindre une procédure d’examen des autorités européennes en charge du Droit stricte de la Concurrence. Dans le cas contraire, toute subvention devrait être soumise à l’accord de Bruxelles.

 – Le Traité Euratom, quant à lui, est mis en accusation dans un quotidien allemand car le projet de Constition européenne stipule que l’énergie nucléaire est une source indispensable de progrès, de bien-être et de paix en Europe. Seul, jusqu’ici, semble-t-il, le gouvernement autrichien a protesté.

 - La prolifération demeure un sujet de préoccupation affiché. Et il a fallu qu’en août le Président nigérien qualifie “d’accusation sans fondement” la présumée vente d’uranium de son pays à l’Irak. Il est vrai que l’AIEA, saisie de la question, a publiquement lavé le Niger de tout soupçon. Urenco, de son côté, a démenti avoir fourni à l’Iran des centrifugeuses permettant l’enrichissement de l’uranium ou tout autre matériel nucléaire. Dans une interview au Figaro, M. Etemad, ancien vice-premier ministre du Shah chargé jadis du nucléaire? et que certains anciens ont bien connu, avait cru devoir affirmer qu’un réflexe patriotique poussait normalement tout régime iranien à se doter d’armes ! Toutefois, il semble maintenant que l’Iran soit prêt à donner les garanties nécessaires au caractère pacifique de son programme nucléaire (cf Nouvelles brèves).

Dénégation iranienne, mais à l’inverse, affirmation de la possession d’armes ou en tout cas de production de plutonium, semble-t-il par la Corée du Nord “sortie” du TNP dans un but stratégique subtil donnant lieu à une “saga” (qu’on espère simplement diplomatique) qui est loin d’être terminée.

A terme, les Etats-Unis souhaitent aussi modifier le TNP afin de “boucher les trous” qui auraient permis à l’Iran ou à la Corée du Nord de développer ainsi leur capacité nucléaire suspectée. Le projet n’en est toutefois qu’à ses balbutiements. Il suppose en effet de trancher le problème posé par des Etats dotés ou sensés être dotés de l’arme nucléaire comme le Pakistan ou Israël sans avoir signé le TNP mais considérés par Washington comme des alliés ou des partenaires.

Débats enfin aux Etats-Unis sous deux aspects particuliers quant au projet de centre de stockage de déchets de Yucca Mountain. D’abord, des commentateurs insistent abondamment sur les fonds consacrés au lobbying favorable, hors de proportion avec les sommes modestes avancées par l’Etat du Nevada hostile au projet. Et peut-être surtout, l’un des soumissionnaires était un groupe comprenant COGEMA, Société Française que le chroniqueur du New York Times ne voyait pas d’un bon œil en avril dernier pour des raisons que l’on devinera sans peine.

ANNEXE 6

Echos divers

 - C’est d’abord Tchernobyl qui demeure présent dans les préoccupations. Dix sept ans après la catastrophe, le programme de coopération internationale pour la réhabilitation des territoires contaminés de Bielorussie (CORE) devait être lancé à l’initiative du Comité Tchernobyl de Biélorussie. La stratégie a été adoptée courant juillet à Minsk par les représentants des 4 districts concernés, le Progamme des Nations Unis pour le développement, l’UNESCO, la Commission Européenne, plusieurs ambassadeurs d’Europe occidentale dont la France, ainsi que le Comité CORE. Il comprend un important volet sanitaire, alors même que les médecins locaux relèvent de nombreuses pathologies chez les enfants, inhabituelles chez des personnes de cet age. “Les enfants ont une maladie de vieux” entend-on dire dans le pays. Mais, d’après le Monde cependant, le gouvernement cherche à minorer la gravité de la situation dans l’espoir de diminuer les dépenses et de dissoudre la mauvaise réputation qui s’attache aux régions contaminées. Informations un peu contradictoires donc. Il est vrai également, que le gouvernement biélorusse, en froid avec l’Europe en raison de ses nombreuses violations de la démocratie, n’est pas toujours bien reçu à Bruxelles. Il reste que l’AFP signalait en avril un convoi transportant une aide humanitaire de 2,9 millions d’euros en partance d’Irlande pour la région par exemple.

Le Daily Télégraph, quant à lui, cite une publication par les services de sécurité ukrainiens, publication assez accablante au plan historique. Le KGB aurait averti à plusieurs reprises les autorités des défauts et erreurs de la construction et il y aurait eu “29 accidents” entre 1977 et 1981 !

 - Le gouvernement norvégien, à la demande de l’industrie de la pêche du pays, a pressé le gouvernement et les différentes autorités britanniques de cesser certains rejets à partir de Sellafield. L’action est menée également dans le cadre de la convention OSPAR (Oslo-Paris) sur l’Atlantique Nord et auprès de la commissaire européenne à l’Energie, Loyola de Palatio. On notera qu’une étude, parue en début d’année, dite étude Marina II lancée par OSPAR et restée assez discrète, démontre que, avec l’industrie des phosphates, les pétroliers contribuent à plus de 90 % des rejets radioactifs de type alpha ! Chez Total Fina Elf, on reste, paraît-il, perplexe. Jean-Pierre LAURENT déclarait en qualité de Directeur de la Sûreté à COGEMA “la forte baisse des rejets imputés aux usines de retraitement françaises et britanniques résulte directement des investissements de modernisation réalisés à la Hague et dans une moindre mesure à Sellafield. COGEMA a investi 9,15 milliards d’euros à la Hague, ce qui a permis de quadrupler les capacités de production mais aussi de diviser les rejets plus de dix fois. Nous avons donc une usine quarante fois plus propre”. A relever parmi les principaux contributeurs de rejets radioactifs, certes, la Grande Bretagne (41 % des rejets à cause d’une forte présence dans les phosphates) mais aussi les écologiques Pays-Bas : 36% des rejets…

 - Le problème de l’insuffisance de l’alimentation électrique notamment de la région de Tokyo après l’arrêt des 17 réacteurs de TEPCO consécutifs à la falsification de résultats d’inspections en 2002 aura constitué le “feuilleton” des 7 ou 8 premiers mois de l’année 2003 : nouvelles inspections exigées en mars par le MITI avant le redémarrage de certains réacteurs, panel organisé en mai, par le même, pour faire face à un pic d’été prévu à 64,5 millions de kW et 56,5 jugés accessibles, demande de redémarrage d’un ou deux réacteurs par les autorités locales, inquiétude de grands industriels comme SONY, suspicion de certains groupes hostiles au nucléaire quant à la volonté de KEPCO de noircir, si l’on ose dire, le tableau, excuses envisagées par le MITI, débats entre les leaders du Parti Libéral Démocrate, excuses présentées par TEPCO à ses actionnaires pour le scandale de 2002 etc… Toutefois, avec le rédémarrage d’un troisième réacteur, semble-t-il à la mi juillet, l’appoint d’autres producteurs et d’autres sources (thermiques), la production prévue finissait par se situer à 64,3 millions de kW. Finalement, plus de peur que de mal, car l’été au Japon n’a pas été caniculaire et la demande dans la région, pour la période concernée, n’a été que de 62,9 millions de kW. Si l’on ose faire un peu de “sociologie industrielle”, on retiendra aussi que Toshiba a fait travailler ses capacités certains week-end pour pouvoir fermer deux jours en semaine tandis qu’Honda arrêtait 16 sites dont 2 usines les 24 et 25 juillet, jours à imputer sur les congés annuels.

Enfin le Président de TEPCO a déclaré espérer que les 17 réacteurs fonctionneraient tous à nouveau en mars 2004.

Toujours au Japon, les responsables de l’accident de Tokaimura qui fit deux morts en 1999, le plus grave accident nucléaire après Tchernobyl, selon l’AFP,  ont été condamnés en mars dernier à des peines de prison avec sursis. L’entreprise, elle, devra verser une amende d’un million de yens. 

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VI .   L’ENERGIE AUX ETATS UNIS EN 2003 et les perspectives pour 2025

Sources : Annual Energy Outlook 2003 with Projections to 2025

Rapport DOE/EIA 0383 publié en janvier 2003 par l’Energy Information    Administration.

De ce rapport de 8 pages (plus figures), nous avons extrait les informations suivantes :

Principaux problèmes de l’énergie jusqu’en 2025 :

·   ·            Des approvisionnements suffisants en gaz naturel pour faire face à la demande croissante nécessiteront l’exploitation de nouveaux gisements,

·   ·            Les  importations de pétrole représentaient 37 % des besoins américains en 1980, 42 % en 1990 et 55 % en 2001. La tendance va continuer.

·   ·            Les centrales nucléaires en activité ont augmenté leurs rendements et abaissé leurs coûts de fonctionnement. De plus, les demandes de prolongation de leurs autorisations d’exploiter se multiplient, de même que l’accroissement de leur capacité (uprating).

Croissance de l’économie

Le rapport prévoit une augmentation moyenne du PIB (produit intérieur brut) américain de 3 % par an de 2001 à 2025.

Prix de l’énergie

·   ·            Le prix moyen du pétrole devrait atteindre 26,50 $ le baril en 2025 (exprimé en dollars 2001), soit 48 $ en dollars courants.

La consommation mondiale de pétrole devrait croître de 76 millions de barils/jour (b/j) en 2001 à 123 en 2025 (en additionnant les sources d’approvisionnement classiques et « unconventional »). La production des pays de l’OPEP devrait alors atteindre 60 millions de b/j, celle des autres pays environ 59.

·   ·            Le prix du gaz naturel devrait passer de 2,75 $ par 1000 pieds cubes (environ 97 $ pour 1000 m3) en 2002 à 3,90 $ (dollars constants) en 2025. Par contre, le prix du charbon devrait diminuer en dollars constants de 19,5 $ la tonne à 16 $ en 2025.

·   ·            Après avoir baissé de 7,3 cents/kWh en 2001 à 6,3 cents en 2007, il est prévu que le prix moyen de l’électricité devrait s’accroître de 0,4 % par an, suite à la hausse du prix du gaz et de la demande, pour atteindre 6,7 cents en 2025.

Consommation d’énergie

·   ·            Le rapport prévoit une hausse annuelle de la consommation totale américaine de 1,5 % jusqu’en 2020, ce qui la porterait de 28500 milliards de kWh en 2001 (97,3 quadrillions de BTU !) à 40700 en 2025.

En 2025, la répartition des différentes formes d’utilisation de l’énergie devrait être la suivante :

-                                  -          Domestique (« residential ») :                    18,2 %

-                                  -          Commerces et services :                              18,2 %

-                                  -          Industrie :                                                      31,9 %

-                                  -          Transports :                                                   31,7 %

L’augmentation la plus forte (2 %) par an) devrait être observée dans le domaine des transports par suite de l’accroissement des distances parcourues et aussi d’une diminution du rendement des moteurs ( ! ).

·   ·            La demande en électricité devrait croître de 1,8 % par an. Celle en gaz devrait être du même ordre pour suivre la production d’électricité.

·   ·            La consommation de pétrole devrait croître au rythme de 1,7 % par an pour atteindre 29,17 millions de b/j [NDLR : soit près du quart de la consommation mondiale !] en 2025. Les transports interviendront alors pour 74 % dans la consommation américaine.

·   ·            Enfin, les énergies renouvelables devraient progresser d’ici 2025 au rythme de 2,2 % par an. 55 % de ces ENR seraient alors utilisés pour la production d’électricité, le reste pour des usages industriels. Les ENR représenteraient environ 6,6 % de la consommation totale énergétique des Etats-Unis.

Intensité énergétique

C’est l’énergie utilisée pour produire 1 dollar de PIB. Cette intensité a diminué de 2,3 % par an de 1970 à 1986, puis encore de 1,4 % de 1986 à 2001. Elle devrait encore décroître de 1,5 % par an jusqu’en 2025.

Par contre, l’énergie dépensée par personne, après avoir diminué jusque vers le milieu des années 80, a commencé à augmenter avec la réduction des coûts. Elle devrait continuer à croître au rythme de 0,7 % par an jusqu’en 2025, la croissance de la demande n’étant que partiellement compensée par des gains de rendement.

Production d’électricité

De 2001 à 2025, les parts des différentes origines de l’électricité produite aux Etats-Unis devraient évoluer de la façon suivante :

-                                  -          Gaz naturel :                                   de 17 à 29 %

-                                  -          Charbon :                                       de 52 à 47 %

-                                  -          Nucléaire :                                      inchangé : environ 20 %

-                                  -          Energies renouvelables :             environ 5 % en 2025

·   ·            Concernant le nucléaire, le rapport ne prévoit pas la construction de nouveaux réacteurs d’ici 2025, mais souligne l’accroissement des capacités unitaires (uprating) et l’allongement de la durée de vie des installations, ce qui devrait conduire en 2025 à une puissance totale installée de 99600  MégaWatts contre 98200 en 2001.

·   ·            Concernant les énergies renouvelables, le rapport prévoit une production en 2025 de 495 milliards de kWh.

Production d’énergie et importations

·                                                                                                                                                 ·            La production de pétrole devrait diminuer de 0,4 % par an et n’atteindre que 5,3 millions de b/j en 2025, obligeant les Etats-Unis à importer alors 68 % de leur consommation.

·   ·            La production de gaz naturel devrait croître de 1,3 % par an d’ici 2025 mais, malgré cela, le pays devra, en 2025, importer par an 22 % de sa consommation, surtout en provenance du Canada et du Mexique.

·   ·            La production de charbon domestique devrait croître de 0,9 % par an et atteindre environ 1300 millions de tonnes en 2025, avec des exportations en baisse.

Emissions de CO2

En ne tenant pas compte des mesures qui pourraient être prises pour réduire les émissions de CO2 , celles-ci devraient progresser de 1,5 % par an pour croître de 1559 millions de tonnes équivalent carbone en 2001 à 2082 millions en 2020, et 2237 millions en 2025.

Rapport résumé par R. Bodu.

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[1] [1] UTS = Unité de Travail de Séparation qui mesure l’énergie à fournir pour enrichir l’uranium naturel.