Tchernobyl  en attendant le 21ème anniversaire

 

Peut-être sera-t-il possible aux partisans du nucléaire de trouver un nouveau souffle pour défendre leurs arguments, après l’incroyable ‘déferlante’ du mois d’avril célébrant le 20ème anniversaire de la catastrophe de Tchernobyl. Que n’a-t-on pas lu dans la presse ou vu à la télévision : indécences, outrances, arguments biaisés ou malhonnêtes, manipulation de l’opinion, recherche du sensationnel, volonté d’effrayer,… ? Parfois quelques reportages nouveaux et intéressants, mais le plus souvent pollués d’erreurs et pervertis de messages inquiétants destinés à traumatiser le public et dépourvus d’objectivité. Une profusion de livres sur et autour de Tchernobyl sont parus récemment, parlant souvent d’un « complot » des commissions de l’ONU et de toutes les autorités expertes et médicales internationales, sans que jamais les médias n’émettent le moindre doute sur la validité de ces assertions diffamatoires.

 

 

Au total bien peu d’égards et de commisération auront été témoignés aux vraies victimes d’Ukraine, de Biélorussie ou de Russie (sauf peut-être le jour même de l’anniversaire de la catastrophe), mais beaucoup en revanche à l’égard des vrais malades français de la thyroïde mais fausses victimes de Tchernobyl. Nous avons surtout lu et entendu beaucoup de critiques à l’égard des autorités françaises de l’époque, comme si les autorités françaises étaient responsables d’une quelconque catastrophe sanitaire en France, mais il est malheureusement vrai que tout ce qui a été fait ou dit il y a 20 ans en leur nom n’a pas été irréprochable. On notera incidemment qu’aucune mention n’a été faite des positions de l’OMS ou de Bruxelles alors qu’elles avaient adopté une position analogue à celle de la France. 

 

La grande manifestation de propagande organisée à Cherbourg par le Réseau Sortir du Nucléaire où, avec des arguments trompeurs, des gens ont cherché à faire croire que grâce à l’EPR le Cotentin aurait à faire face dans quelques années à un nouveau ‘Flamanvyl’, plaisanterie douteuse sur le nom de la petite localité de Flamanville où pourrait être implantée la nouvelle centrale. Les mêmes ont glosé sur le fait que, avec les ‘7 vents du Cotentin’, le pays n’avait besoin que d’éoliennes : bref tout un week-end où l’illusion, la surenchère et l’idéologie n’auront bénéficié d’aucun appui local mais en revanche du concours complaisant  de tous les médias.

 

Les plus grands spécialistes français de médecine nucléaire qui ont organisé à Paris une journée d’information sur les risques des rayonnements n’ont pas eu cette chance: en effet, une semaine avant la manifestation de Cherbourg, aucun journaliste ne s’étant déplacé, ils n’ont eu aucun écho dans la presse.

 

 

A quoi bon, doivent se demander tous ceux qui en mars et avril ont travaillé pour informer honnêtement la presse et l’opinion sur les causes et conséquences de la catastrophe de Tchernobyl et  sur les enjeux auquel le monde est confronté : lutte contre l’effet de serre, utilisation rationnelle de l’énergie, risques de prolifération…..alors que leurs messages étaient couverts par les mensonges et contrevérités colportés par des antinucléaires et de faux écologistes pour lesquels les risques climatiques sont moins sérieux que ceux du nucléaire.

 

Personne ne comprend-il donc que les défenseurs des éoliennes militent implicitement pour le gaz et le charbon ?

 

Que les naïfs les acclament, passe encore….. mais que penser des médias, qui au mépris de toute éthique, écartent tous les messages honnêtes ou sensés, dès lors qu’ils sont à contre-courant de ceux de Greenpeace ou de Sortir du nucléaire et quelques autres ?

 

Les vérités sont pourtant nombreuses, pour la plupart elles sont positives et largement ignorées.

 

En voici quelques unes extraites de documents émis par la SFEN, Sauvons le climat, le GR21, Manicore et d’autres sources au cours des dernières semaines que nous mentionnons ici très brièvement :

 

·              L’Académie de Médecine a désigné le nucléaire comme l’énergie présentant le moins de risques pour la santé par kilowattheure produit.

·              Les centrales nucléaires n’ont fait aucune victime en France.

·              Grâce au nucléaire, la pollution de l’environnement due à la production d’électricité a baissé chez nous de façon spectaculaire.

·              Le nucléaire sait gérer ses déchets et les techniques sont disponibles pour les stocker en toute sûreté et sur le long terme.

·              Contrairement aux centrales au charbon, au pétrole ou au gaz, les centrales nucléaires ne rejettent aucun gaz à effet de serre et permettent ainsi de lutter contre le réchauffement climatique.

·              Grâce à la compétitivité du nucléaire, l’électricité est moins chère en France que dans la plupart des autres pays européens.

·              Le nucléaire représente en France 100 000 emplois directs et plusieurs dizaines de milliers d’emplois induits.

·              Les exportations de produits et services nucléaires constituent un des postes bénéficiaires les plus importants de la balance commerciale française

·              En prônant le Tout Sauf le Nucléaire, les antinucléaires font sans le dire le choix des combustibles fossiles plutôt que du nucléaire et renoncent à lutter sérieusement contre le réchauffement climatique, tout en amusant la galerie avec des déclarations vertueuses.

·              Au rythme actuel, l’augmentation de la consommation d’électricité pendant la période de construction de l’EPR exige la mise en service d’une puissance installée égale à 5 fois celle de l’EPR, puissance qui sera essentiellement fournie par des centrales thermiques utilisant du charbon ou du gaz.

·              Nous avons beaucoup plus besoin d’économies de combustibles fossiles – de negatep ! – que d’économies d’électricité – des negawatt !.

·              Allemands, Suédois, Belges, Italiens se posent très sérieusement la question de la pertinence du maintien de leur choix de sortir du nucléaire. Les Anglais envisagent, malgré leurs ressources gazières et pétrolières encore importantes, de reprendre la construction de réacteurs et les Suisses, par référendum populaire, décident de poursuivre le nucléaire.

·              Les combustibles fossiles tuent plus que Tchernobyl : sur 20 ans (par exemple entre 1970 et 1990), les émissions dues aux transports et au chauffage ont causé environ dix fois plus de décès prématurés par affections pulmonaires, cardio-vasculaires ou cancéreuses dans la seule région parisienne que n’a fait et ne fera Tchernobyl pour le monde entier (dans les deux cas, l’estimation du nombre de victimes repose sur des modèles dont les prédictions sont à prendre avec prudence).

·              En supposant, comme le prônent les "antinucléaires",  que la moindre radioactivité fasse des dégâts significatifs si elle est appliquée à une large population (c’est l’application de la relation linéaire dose-effet), alors les radios médicales, qui irradient un peu chacun de nous chaque fois que nous en passons une, feraient 200.000 morts par an dans le monde et la radioactivité naturelle quelques millions. N’est-il pas étrange que les statistiques n’aient jamais vu ces morts et que le corps médical fasse silence à leur sujet ?

·               En cherchant à détruire le nucléaire, les anti-nucléaires n’hésitent pas à présenter les conséquences sanitaires de Tchernobyl comme plus graves que ce qu'en disent les médecins. Ils ne favorisent pas pour autant les fabricants d’éoliennes et de panneaux solaires. On observe que ce sont essentiellement les charbonniers et les gaziers qui en profitent en toute discrétion.

·              En fait, en croyant défendre l'environnement, ses protecteurs le trahissent puisqu’ils favorisent, certains sans même s’en douter, la hausse des émissions de gaz à effet de serre : l'enfer est pavé de bonnes intentions....

·              Satisfaire les besoins des habitants de la planète et permettre l’accès au développement des plus démunis sera tout bonnement impossible sans pétrole, sans gaz et sans nucléaire. Les réacteurs nucléaires, y compris à neutrons rapides, maintenant en cours de développement dans une douzaine de pays donneront aux hommes de l'énergie pour des milliers, voire des dizaines de milliers d'années.

·              Le développement de l’énergie nucléaire est incontournable. Se battre contre lui est un combat d'arrière-garde, le bon combat serait d'oeuvrer pour une énergie nucléaire durable, encore plus propre, encore plus sûre….encore faut-il avoir l’honnêteté, le courage de regarder les faits tels qu’ils sont dans la réalité.