Cas de leucémies autour de centrales nucléaires allemandes
(27avril 2008)

On se rappelle qu’en décembre dernier une étude publiée en Allemagne avait fait grand bruit. En effet cette étude faisait état d’un risque accru de leucémies chez les enfants de moins de 5 ans habitant à moins de 5km de certaines centrales allemandes. Devant l’émoi bien compréhensible dû à une telle information, l’Autorité de Sûreté Nucléaire Française avait demandé à IRSN (Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire) d’examiner rapidement s’il y avait des faits nouveaux.

L’IRSN a présenté son rapport le 22 avril et la presse française s’en est fait l’écho. Elle l’a fait cependant de façon assez variée :

-          allant de l’information la plus dépouillée (…une telle observation n'est pas confortée par les études effectuées dans d'autres pays, y compris en France…),

-          à une information un peu plus détaillée faisant l’exégèse autour de quelques citations extraites de la présentation de l’IRSN (…les causes de cancer ne sont pas liées aux installations nucléaires et restent un mystère. La maladie constitue une véritable énigme : plusieurs cas apparaissent dans certaines zones de manière épisodique, sans qu’on sache pourquoi. Dans 90% des cas, les causes de cette maladie ne parviennent pas à être identifiées…) présentées de façon plus ou moins alarmiste,

-          jusqu’à faire état du point de vue exprimé par le Réseau Sortir du nucléaire qui, sans aucune nuance et  avant même d’avoir eu le temps matériel de prendre connaissance du rapport, a contesté  "la légitimité" de l’IRSN à mener "une étude indépendante" sur la question des risques de cancers et leucémies autour des centrales nucléaires.

 

Les faits sont simples :

-          des excès de leucémies sont constatés dans différentes zones géographiques ;

-          parmi ces zones géographiques confirmées depuis plusieurs années trois sont situées autour des installations nucléaires de Sellafield en Angleterre, Dounreay en Écosse et autour de la centrale de Kruemmel en Allemagne ;

-          la relation entre les cancers des enfants et les rejets radioactifs n’est pas établie et différentes hypothèses sans relation avec ces rejets sont avancées;

-          la fréquence accrue des leucémies infantiles près de ces  sites reste tout autant inexpliquée qu’elle l’est ailleurs ou il n’y a pas d’installations nucléaires.

Seules des études de très grande ampleur et de très longue durée pourraient peut-être améliorer les connaissances sur les causes des leucémies. L’industrie nucléaire souhaite depuis longtemps que de telles études soient menées mais les professionnels de la recherche médicale, en France comme à l’étranger, ont toujours considéré que la faiblesse des « excès » constatés interdisait de donner une quelconque priorité à de telles études eu égard à tous les autres enjeux plus importants auxquels la société est confrontée.

Les visiteurs de notre site trouveront le résumé du rapport de l’IRSN ici et les lecteurs plus curieux trouveront le rapport complet à cette adresse.